Vivendi franchit un nouveau seuil dans le capital d'Ubisoft

Vivendi franchit un nouveau seuil dans le capital d'Ubisoft

Vivendi a annoncé hier soir avoir franchi le seuil légal de détention de 25 % du capital d'Ubisoft. Toutefois, le groupe dirigé par Vincent Bolloré indique ne pas envisager d'OPA, ni de prise de contrôle.

Publié le 07-12-2016 par Laurent Baquista

Nouveau franchissement de seuil

 

Voici quelques semaines, l'éditeur français de jeux vidéo fêtait son anniversaire fier d'être devenu un acteur majeur du gaming, et aussi d'avoir renforcé ses positions par rapport à l'ogre Vivendi, celui qui avait récemment absorbé la totalité de sa jeune soeur, la société Gameloft, elle aussi fondée par la famille Guillemot. Les motifs de réjouissance étaient multiples, mais le plus important semblait être la réussite de cette stratégie de « containment » que la famille fondatrice et ses actionnaires de référence avaient mise en place contre le groupe dirigé par Vincent Bolloré. Mais le répit ne fut que de courte durée.

Hier soir, après clôture de la Bourse, Vivendi a en effet adressé à l'Autorité des marchés financiers (AMF) sa déclaration de franchissement de seuil. Après avoir encore acquis sur les marchés des actions Ubisoft, le groupe français de médias, de contenus et de divertissements a en effet annoncé détenir 25,15 % du capital de l'inventeur d'Assassin's Creed et de The Division. Ce franchissement pourrait lui donner des droits nouveaux, dont celui de procéder à une offre publique d'achat (OPA) sur le reste des titres d'Ubisoft, afin d'en prendre le contrôle total. C'est exactement cette stratégie qui avait permis récemment à Vivendi de s'emparer de l'éditeur de jeux sur mobiles Gameloft.

 

Dilemme sans issue

 

Cependant, Vivendi a également annoncé quelles étaient ses intentions. Vivendi n'envisage pas de déposer une offre publique d'achat sur Ubisoft, ni même d'en prendre le contrôle. Il se contentera de réclamer une nouvelle fois une recomposition du conseil d'administration, afin d'y être représenté à la hauteur du capital et des droits de vote qu'il détient.

Par ailleurs, dans son communiqué, Vivendi précise que sa démarche d'investissements répétés dans le capital d'Ubisoft « participe d'une vision stratégique de convergence opérationnelle entre les contenus et les plateformes de Vivendi et les productions d'Ubisoft dans le domaine des jeux vidéo ».

Les Guillemot vont devoir à nouveau réagir, mais l'étau se resserre sur eux. Soit ils acceptent de donner des postes d'administrateurs à Vivendi et le clan Bolloré prendra peu à peu le pouvoir comme il l'a fait chez Havas et chez Vivendi. Soit ils refusent et Vincent Bolloré déclenchera dans un peu plus de six mois une OPA, comme il l'a fait pour Gameloft.

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