Le grignotage continue

Après avoir fait plier la famille Guillemot en rachetant Gameloft, le groupe français de médias et de divertissement a informé ce week-end l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) d'une nouvelle importante : ayant acquis ces derniers jours sur les marchés de nouveaux titres de la société Ubisoft, Vivendi a franchi le seuil des 20%, et détient désormais 20,10% du capital de l'éditeur de jeux et 17,76% des droits de vote. Ces acquisitions, comme les précédentes, ont été financées avec des fonds issus de sa trésorerie.

Le capitaine d'industrie breton semble donc ne pas en avoir fini avec ses compatriotes, et vouloir à tout prix leur forcer la main pour une alliance stratégique dans le domaine des jeux vidéo. Ce franchissement de seuil doit en effet lui permettre de demander, et sans doute d'obtenir, une recomposition du conseil d'administration, qui devrait tenir compte du poids de Vivendi dans le capital du créateur de la saga Assassin's Creed et de Far Cry. C'est en tous cas la principale demande du nouveau champion de la convergence.

Les intentions de Vivendi

Vivendi a également, dans un communiqué de presse et dans une communication adressée à l'AMF, fait part de ces autres intentions concernant l'éditeur de jeux français. Le courrier destiné à l'Autorité des Marchés Financiers précise tout d'abord que Vivendi agit en son nom propre, et non « de concert avec un tiers vis-à-vis d'Ubisoft ».

Vincent Bolloré déclare aussi qu'il souhaite un changement d'attitude de la part des dirigeants d'Ubisoft et en particulier de la famille Guillemot, et « l'établissement d'une collaboration fructueuse avec Ubisoft ». Contrairement aux frères Guillemot, Vivendi estime que ce rapprochement s'inscrit dans une « vision stratégique de convergence opérationnelle entre les contenus et les plateformes de Vivendi et les productions d'Ubisoft dans le domaine des jeux vidéo ».

Afin de maintenir la pression, le communiqué du géant français des médias et des contenus a l'intention de poursuivre ses achats aux conditions du marché, sans envisager, pour l'instant, de déposer une offre publique d'achat (OPA).