Vinci va perdre la concession de l'aéroport de Nantes-Atlantique

Vinci va perdre la concession de l'aéroport de Nantes-Atlantique

Le ministère des Transports a annoncé hier qu'il résiliait la concession d'exploitation de l'aéroport de Nantes Atlantique, jusqu'à présent accordée à Vinci Airports. Un nouvel appel d'offres sera prochainement lancé.

Publié le 27-06-2018 par Bertrand Dampierre

Contrat résilié 

 

Conséquence indirecte de l'abandon du projet de construction de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes : le ministère des Transports a annoncé hier soir la résiliation du contrat de concession signé en 2010 avec Vinci Airports pour l'exploitation de l'aéroport de Nantes-Atlantique. Le contrat courait jusqu'en 2065.

En effet, l'État va devoir désormais se concentrer sur l'agrandissement et le réaménagement de cet aéroport, et le nouveau contrat de concession va désormais comprendre les travaux de construction et d'extension. Comme il apparaît nécessaire que ceux-ci débutent dès janvier 2021, le ministère a donc dû dès maintenant procéder à la résiliation.

Cette résiliation s'explique par le fait que, consulté sur le dossier, le Conseil d'État a estimé que l'agrandissement de l'Aéroport de Nantes-Atlantique ne pouvait pas faire l'objet d'un simple avenant au contrat conclu avec Vinci. En effet, le contrat en question avait été conçu en vue du transfert des activités de Nantes-Atlantique vers le nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui ne verra pas le jour.


ADP comme compensation ?

 

Un porte-parole du groupe de BTP et d'exploitation de concessions autoroutières et aéroportuaires Vinci a fait une déclaration très sobre suite à l'annonce ministérielle : « Vinci se tient à la disposition de l'État pour étudier les conséquences de cette résiliation », a déclaré le porte-parole.

Après l'abandon de Notre-Dame-des-Landes, dont il était le concessionnaire, la résiliation de ce contrat peut paraître comme un nouveau camouflet pour Vinci et sa filiale Vinci Airports. Pourtant, ces deux événements pourraient laisser présager une suite qui serait pour Vinci des plus avantageuses.

Tout d'abord, dans le dossier Notre-Dame-des-Landes, Vinci peut prétendre à une indemnisation de l'ordre de 350 millions d'euros de la part de l'État, qui a enterré le projet. Ensuite, quitte à ce que cela réduise l'indemnité évoquée, Vinci, doublement lésé, pourrait se voir dédommagé prioritairement en étant choisi pour reprendre les parts que possède l'État dans Aéroports de Paris et dont celui-ci va se séparer dans le cadre de la nouvelle loi votée la semaine dernière, la loi Pacte.

Vinci aurait ainsi perdu, certes, Notre-Dame-des-Landes et Nantes-Atlantique, mais il pourrait indirectement mettre la main sur les deux plus gros aéroports français et fortifier ses activités de concession grâce au concours d'ADP. Une telle compensation mérite bien qu'il laisse des plumes autour de Nantes.

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