Vers une société du "détravail" ?

T La Revue n°9

La crise sanitaire et les confinements nous ont permis de ralentir le rythme et de nous interroger sur notre manière d'appréhender nos vies professionnelles. Travailler moins pour vivre mieux est une petite musique qui commence à se faire entendre de plus en plus. (Cet article est issu de T La Revue de La Tribune - N°9 "Travailler, est-ce bien raisonnable?", actuellement en kiosque)

Publié le 21-05-2022 par Patrick Cappelli

« Le travail c'est la santé

Rien faire c'est la conserver

Les prisonniers du boulot

N'font pas de vieux os »

Dès 1965, en pleines Trente Glorieuses, Henri Salvador alertait « ces gens qui courent au grand galop en auto, métro ou vélo » sur les dangers d'un rythme de travail effréné. L'abandon du bureau pendant plusieurs semaines et le télétravail effectué depuis sa maison de campagne ont fait réfléchir beaucoup de salariés. Une étude Monster et YouGov de 2020 a montré que 55 % des Français ont été amenés à réfléchir au sens de leur emploi. De plus en plus de salariés abandonnent des métiers difficiles, chronophages et mal rémunérés dans la restauration ou la santé. Entre février 2020 et février 2021, 50 000 personnes employées dans l'hébergement-restauration ont quitté leur job et 21 000 sont parties vers d'autres activités d'après la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques). Des cadres et des entrepreneurs aux revenus confortables et aux postes à responsabilité ont eux aussi changé de vie. Travailler moins pour vivre mieux devient tendance. La preuve : la semaine de quatre jours refait surface en cette année d'élection présidentielle. Total annonce réfléchir sérieusement à la mettre en place et LDLC, enseigne de matériel informatique, l'a instaurée depuis un an. Le candidat EELV Yannick Jadot a dit qu'il lancerait une concertation citoyenne sur le sujet s'il était élu. Les 32 heures sont une autre revendication des partis et candidats

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