Vallourec ne veut pas sauver Ascoval

Vallourec ne veut pas sauver Ascoval

Jugeant le projet de reprise irréaliste, Vallourec refuse de contribuer au sauvetage d'Ascoval. Le gouvernement s'échine donc à trouver d'autres partenaires industriels.

Publié le 29-10-2018 par Bertrand Dampierre

Refus de Vallourec

 

Ce week-end, Philippe Crouzet, le président-directeur général de Vallourec, a déclaré à nos confrères du Journal du Dimanche, dans une interview exclusive, que son groupe refusait absolument de participer au sauvetage de l'usine Ascoval de Saint-Saulve, près de Valenciennes, dans le département du Nord. Philippe Crouzet s'est exprimé clairement, sans détour et sans concession : « notre conclusion est très claire et partagée par tous ceux qui ont regardé le dossier avec une approche professionnelle. Le projet actuel du repreneur Altifort n'est pas viable », a déclaré le patron du spécialiste des tubes en acier Vallourec, qui a ajouté qu'il ne changerait pas de position alors qu'une nouvelle réunion « décisive » est prévue mercredi prochain à Bercy. Pourtant, de nombreuses pressions politiques s'exercent sur Philippe Crouzet, car le sauvetage d'Ascoval est devenu un enjeu majeur pour le gouvernement, comme il l'était déjà pour les élus locaux de la région. Plus encore, c'est un enjeu majeur pour Emmanuel Macron, qui doit se déplacer prochainement en terres nordistes pour y prononcer un discours décisif sur les orientations de l'industrie en France.


Une réunion décisive

 

Malgré la position de Vallourec, il semblerait toutefois que les choses bougent un peu sur le fond du dossier. Bercy est tout d'abord soucieux de trouver d'autres partenaires industriels que Vallourec pour aider Altifort dans son projet de reprise. Vendredi dernier, une réunion portant exclusivement sur les aspects techniques du dossier a eu lieu, réunion qui a semble-t-il permis quelques clarifications et quelques avancées.

Un cabinet d'experts indépendants a été mandaté par Bercy pour permettre au ministère de disposer d'une vision claire et objective, dégagée des enjeux partisans que véhiculent Vallourec, d'un côté, et Altifort et les syndicats d'Ascoval, de l'autre. De l'avis de tous, y compris des élus locaux les plus engagés dans le dossier, ce cabinet fait un excellent travail et apporte des solutions et des réponses aux questions que tous se posent.

La réunion de mercredi prochain pourrait donc être celle qui accouche d'une décision finale, qui permettra aux 281 salariés de l'usine Ascoval de Saint-Saulve d'être fixés sur leur avenir, et que celui-ci soit radieux.

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