Des impôts qui suivent la courbe des profits

Si le groupe français, l'un des plus grands conglomérats énergétiques au monde est souvent montré du doigt pour les « super profits » qu'il réalise à la faveur de la crise énergétique (5,7 milliards de dollars au 2^ème trimestre 2022) son PDG Patrick Pouyanné a tenu à rappeler que la fiscalité qu'il acquitte suit le mouvement. TotalEnergies a ainsi payé six milliards d'impôts et taxes à la production dans le monde en 2020, 16 milliards en 2021... et en 2022, l'addition devrait grimper à 30 milliards.

Et en France ?

Patrick Pouyanné était auditionné par les députés de l'Assemblée nationale dans le cadre de la « mission flash » portant sur « les entreprises pétrolières et gazières et celles du secteur du transport maritime qui ont dégagé des profits exceptionnels pendant la crise ». Assurant qu'il n'avait "rien à cacher", il a précisé qu'en France, son groupe verse entre « 1,6 et 1,9 milliard d'euros par an au budget français » en diverses taxes, cotisations, et retenues à la source. Pour justifier ce niveau somme toute assez faible de contributions fiscales et sociales payées en France, P. Pouyanné a expliqué que l'essentiel des activités de production de pétrole et de gaz du groupe se trouvait à l'étranger. « En France, les activités que nous avons ne sont pas des activités de rente (pétrolière et de gaz) mais de raffinage », une activité dans laquelle le groupe « a perdu de l'argent », a-t-il affirmé...