Coup de tonnerre

Dans la nuit de dimanche à lundi, le groupe de distribution Casino Guichard-Perrachon a publié un communiqué de presse étonnant, qui a fait l'effet d'une véritable bombe dans le milieu très fermé des mastodontes de la grande distribution en France.

En effet, dans son communiqué, le distributeur stéphanois affirme être « sollicité depuis quelques jours par Carrefour en vue d'une tentative de  rapprochement ». Selon le communiqué, ces sollicitations répétées ont entraîné la réunion en urgence, hier dimanche, du conseil d'administration de Casino. Ce dernier a, toujours selon le communiqué de presse du groupe, « réitéré à l'unanimité sa totale confiance dans la stratégie créatrice de valeur de Casino fondée sur un positionnement unique ».

Par ailleurs, Casino a souligné dans son communiqué que son conseil d'administration avait « constaté les obstacles, en France et au Brésil, au rapprochement avec Carrefour, en particulier en matière de concurrence et d'emplois. Il a décidé à l'unanimité de ne pas donner suite à cette approche ».

Réponse cinglante

Plus grave et insidieux encore, Casino a exprimé un constat plein d'insinuations : selon lui, cette tentative de rapprochement interviendrait « alors que le marché du titre Casino a fait l'objet de manipulations spéculatives coordonnées à la baisse d'une ampleur inédite depuis plusieurs mois ». 

Une telle affirmation est propre à prêter des intentions peu louables à Carrefour, pouvant aller jusqu'à suspecter le groupe dirigé par Alexandre Bompard de profiter de la vulnérabilité de Casino, voire de l'avoir orchestrée. Avec de telles insinuations, toutes les interprétations, même les plus machiavéliques, sont en effet possibles.

La réponse de Carrefour ne s'est guère faite attendre, et elle a été des plus cinglantes. Carrefour, dans un communiqué passant de la colère à l'ironie, s'est ainsi étonné vivement que « l'on ait soumis au conseil d'administration de Casino une proposition de rapprochement qui n'existe pas ». Carrefour a ainsi purement et simplement démenti les affirmations de Casino.

Enfin, Carrefour a rajouté que « les difficultés auxquelles sont confrontés le groupe Casino et son actionnaire de contrôle ne peuvent justifier des communications intempestives, trompeuses, et dénuées de tout fondement ».