Suez-Veolia : le récit d'une bataille hors norme

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Après huit mois d'une bataille à couteaux tirés, les deux fleurons français de l'eau et des déchets sont parvenus à un accord permettant à Veolia de racheter une large partie des activités de Suez à l'international et peser, au total, 37 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Fortement concentré sur la France, le futur Suez sera quant à lui repris par des actionnaires majoritairement français et fera moins de la moitié de la taille du groupe actuel, soit de l'ordre de 7 milliards de revenus sur les 17 milliards enregistrés en 2020. L'Etat salue cette opération. Récit d'une bataille hors normes.

Publié le 13-04-2021 par Marine Godelier

La date du 12 avril marquera-t-elle le dénouement d'une saga judiciaire, boursière et médiatique, longue de presque huit mois, entre les deux fleurons français de l'eau et des déchets ? C'est en tout cas ce qu'a affirmé le patron de Veolia, Antoine Frérot, qui s'est réjoui lundi dans un communiqué que « le temps de l'affrontement » laisse enfin place « au temps du rapprochement ». Veolia et Suez ont en effet indiqué être tombés d'accord pour que le premier absorbe en partie son rival, avec un prix d'achat de 20,5 euros par action. Un compromis qui permettra de donner naissance à un « champion mondial de la transition écologique », cheval de bataille mis en avant par Veolia depuis le premier jour.

A la Bourse de Paris, la signature de cet armistice a été saluée : l'action Veolia a bondi de de plus de 9% et celui de Suez de près 8%.

La partie n'était pourtant pas gagnée, tant Suez aura dégainé jusqu'au bout ses pions pour s'opposer au projet de fusion de son assaillant - non sans retour de bâton. Multiplication des recours en justice, invectives via la presse ou coups de pression par communiqués interposés : les deux géants se sont affrontés sans relâche depuis août dernier, face à un Etat impuissant - et un public parfois perplexe. Notamment depuis octobre, lorsque Veolia avait acquis 29,9% de Suez auprès d'Engie, avant de lancer une OPA hostile sur le reste, à 18 euros par action - un montant jugé insuffisant par la cible, qui criait au « démantèlement ».

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