Siemens au Havre, entre monde d'avant et monde d'après

L'usine Siemens Gamesa du Havre

Au Havre, Siemens ferme l'unité de production de compresseurs de sa filiale Dresser Rand, active sur les marchés du pétrole, mais construit simultanément le plus gros projet industriel français dans les renouvelables. Un cas d'école de la transition énergétique appliquée en temps réel à l'échelle d'une ville qui espère en sortir gagnante.

Publié le 09-02-2021 par Nathalie Jourdan, à Rouen

« Siemens, des milliards de profits. 560 familles menacées ». En roulant sur l'avenue qui l'emmène au centre ville du Havre, l'automobiliste ne peut échapper à la banderole accusatrice qui barre la façade de l'usine Dresser Rand : ce fabricant américain de turbines et de compresseurs racheté pour plus de 7,5 milliards de dollars par le géant allemand en 2014 en plein boom de l'extraction de pétrole de schiste aux Etats-Unis.

« Les activités des deux groupes combinées vont créer un fournisseur de classe mondiale pour les marchés pétrolier et gazier en pleine expansion », s'enflamme à l'époque Joe Kayser le PDG de Siemens (qui vient d'être remplacé par son numéro 2 Roland Busch).

Las. L'expansion aura été de courte durée. Sept ans plus tard, les difficultés de l'industrie pétrolière poussent le groupe à réduire la voilure. C'est la douche froide dans l'usine havraise, siège français de la firme de Houston. Le 1er septembre, sa maison-mère, occupé à tourner la page de l'industrie lourde, annonce la fermeture de l'unité de production de compresseurs et la suppression de plus 260 postes, soit près de la moitié de l'effectif salarié du site. Seul est maintenu un atelier de fabrication et de maintenance dont le sort reste incertain.

 De l'or noir à l'or bleu

Pour comprendre où vont désormais les priorités du conglomérat allemand, il faut parcourir quelques centaines de mètres jusqu'au quai Johannes Couvert, ancien berceau de feue la gare maritime du Havre. Sur cette vaste esplanade

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