Monter à 100%

Le groupe SFR, désormais dépositaire de l'activité professionnelle dans le groupe Numericable-SFR, a annoncé ce matin son intention de procéder au rachat de 100% de l'opérateur spécialisé dans le cloud computing, Numergy. SFR possède déjà 47% de Numergy. Il s'agira donc pour la filiale d'Alice de racheter les parts des deux entreprises qui détiennent le reste du capital, à savoir Atos et la Caisse des Dépôts et Consignations, qui avait investi dans Numergy au titre du Programme d'Investissements d'Avenir.

Selon un communiqué du groupe de Patrick Drahi, « ce rapprochement s'intègre à la stratégie Entreprise du groupe Altice dont l'une des priorités est de consolider l'ensemble de ses activités autour du Cloud, de l'IoT et des services managés ». Les modalités et le montant financier de l'opération d'acquisition des parts n'ont pas été dévoilés.

La mort du cloud souverain

Mais, pour une fois, Altice ne devrait pas être contrainte d'aligner des sommes astronomiques. En effet, Numergy n'est pas véritablement à la hauteur des objectifs affichés lors de sa création en 2012. En effet, la start-up spécialisée dans l'informatique dans les nuages devrait générer un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros à l'horizon 2016. En 2015, elle devrait péniblement atteindre les 6 millions de chiffre d'affaires. C'est donc une entreprise en difficultés que SFR s'apprête à acquérir, afin de permettre sa survie et d'éviter de perdre les sommes déjà investies. Comme le reconnaît le groupe Altice dans son communiqué de presse, « SFR pérennisera ainsi une entreprise dans laquelle il est investi depuis son origine. ».

Le Programme d'Investissements d'Avenir devait, lors de sa création en 2012, dessiner les contours d'un cloud souverain français, porté par deux piliers : Cloudwatt, qui a depuis été racheté par Orange, et Numergy, qui rejoint donc le groupe Numericable-SFR. Ce à quoi l'on assiste donc, c'est tout bonnement la fin de ce rêve d'un cloud 100% français pour les entreprises françaises, destiné à les mettre à l'abri des mastodontes américains du secteur, au premier rang desquels Microsoft et IBM.