SFR : ce brusque changement de stratégie qui justifie le plan social

Patrick Drahi

Chez SFR, l'annonce d'un plan de suppressions de 1.700 postes a surpris salariés et syndicats. Rien ne laissait présager de telles coupes d'effectifs dans les « orientations stratégiques » de l'opérateur pour les trois prochaines années présentées l'été dernier. Mais la direction a soudainement décidé, mi-février, de les réviser. Elle y souligne la forte concurrence en France, l'interdiction de Huawei et la « digitalisation des actes commerciaux » pour justifier une nouvelle vague de départs.

Publié le 13-03-2021 par Pierre Manière

Certains plans sociaux sont plus difficiles à justifier que d'autres. Dans le cas de SFR, l'exercice s'avère délicat. Malgré la crise du coronavirus, l'opérateur, à l'instar de ses rivaux des télécoms, s'est jusqu'à présent montré très « résilient », selon les mots de Patrick Drahi, son propriétaire. Cela n'a pas empêché la direction d'annoncer la semaine dernière un plan de suppressions de 1.700 postes, soit près d'un salarié sur cinq.

L'annonce a constitué un coup de massue pour les salariés et les syndicats. SFR veut se séparer, pour l'heure « sur la base du volontariat », de 400 employés dans ses boutiques, et de 1.300 collaborateurs dans les autres branches du groupe. C'est la seconde fois que l'opérateur taille dans ses effectifs depuis son rachat par Patrick Drahi en 2014. En 2017, pas moins de 5.000 salariés ont été poussés vers la sortie, soit un tiers des troupes.

Ce nouveau plan social a pourtant de quoi surprendre. En quelques mois, le groupe a bouleversé sa stratégie. D'après différents documents auxquels La Tribune a eu accès, la direction a opéré à un brusque changement de braquet lui permettant de justifier ses coupes d'effectifs. Explications : le 25 juin dernier, l'état-major de SFR lève le voile sur ses « orientations stratégiques » pour les trois prochaines années. Le document de 125 pages est transmis aux syndicats pour consultation via le comité social et économique (CSE) central du groupe. Rien, alors, ne laisse présager de futures suppressions de poste

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