Salon de l'agriculture : Macron dans les cordes

Édito Bruno Jeudy

EDITO - Retrouvez l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune Dimanche.

Publié le 25-02-2024 par Bruno Jeudy

Il n'a pas pu monter sur le ring des éleveurs, mais il s'est battu dos au mur. Le président de la République « ne lâche jamais l'affaire », selon sa propre formule. Comment Emmanuel Macron a-t-il pu se mettre dans un tel pétrin alors qu'une sortie de crise était à portée de main il y a encore quelques jours ? Dans l'incapacité de pouvoir inaugurer le Salon à son arrivée (il le fera quatre heures plus tard sous les huées) et de déambuler dans le pavillon de l'élevage sans un cordon de CRS, le chef de l'État a été durement chahuté par les fermiers.

Bien sûr, il est parvenu à débattre avec une poignée d'entre eux. En bras de chemise, le président a argumenté, ferraillé et annoncé de nouvelles concessions. Il a défendu une agriculture exportatrice face à un viticulteur et un éleveur de poulets qui réclamaient la fermeture des frontières, y compris avec l'Espagne. Il en a profité pour récuser l'idée que la France bradait son agriculture pour payer la guerre en Ukraine. Bref, ce fut un dialogue cash et, espérons-le, constructif. Du déjà-vu aussi. Car cela avait des allures de grand débat, quand il avait réussi en 2019 à tourner à son avantage la colère des Gilets jaunes. Sauf que, cinq ans plus tard, la séduction n'opère plus. Son courage physique est réel mais ne suffit pas face à la mort à petit feu d'une profession désespérée. La colère des agriculteurs vient de loin. De très loin.

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