Safran lance enfin la vente de sa filiale Morpho

Safran lance en fin la vente de sa filiale Morpho

Safran vient enfin de lancer le processus de mise en vente de sa filiale Morpho, qu'elle envisage de céder depuis de nombreux mois.

Publié le 18-05-2016 par Laurent Baquista

Compte à rebours enclenché

 

Après des mois de statu quo, voire de tergiversations, Philippe Petitcolin viendrait enfin d'enclencher le compte à rebours du décollage de Morpho, destinée à sortir du groupe de construction d'équipements aéronautiques et de sécurité. Les candidats devraient avoir jusqu'au 17 juin prochain pour remettre leurs premières offres aux deux banques mandatées pour encadrer la transaction, Lazard et Société Générale. À la suite des remises, commencera la phase de « due diligence », qui permettra aux émetteurs des offres jugées les plus sérieuses de disposer de toutes les informations dont ils auront besoin.

Morpho devrait intéresser de nombreux acteurs du secteur. Leader mondial des solutions de sécurité, il pourrait à la fois retenir l'attention de groupes informatiques, dont l'activité dans les systèmes de sécurité est importante, comme Atos, ou bien des acteurs des solutions de sécurité et d'identifications à l'aide de cartes ou de puces, comme Gemalto, ou Oberthur.

Mais des fonds français ou étrangers seraient également très désireux de racheter Morpho à Safran. Dans l'hexagone, on pense naturellement au très dynamique Eurazeo, ou encore à Astor ou Wendel. Ailleurs, ce seraient plutôt KKR, Appollo Invest, Bain Capital, voire le sulfureux Carlyle Group, très lié à la famille des anciens présidents des États-Unis, les Bush, et très proche du complexe militaro-industriel américain.

 

Une cession logique

 

Malgré les tentatives répétées depuis des années, les synergies entre le cur de métier de l'équipementier et motoriste de l'aéronautique et ses activités de sécurité n'ont jamais pu se mettre en place. Morpho demeure donc une belle réussite, mais qui ne parvient pas à s'inscrire dans le groupe et à y trouver une place.

Mais du côté des pouvoirs publics, et en particulier des ministères de l'intérieur et de la Défense, il se pourrait que l'on ne voie pas cette transaction d'un très bon il. En effet, Morpho développe des technologies de pointe en matière de reconnaissance et d'identification biométriques : iris, empreintes digitales, reconnaissance faciale, etc. Toutefois, Philippe Petitcolin a expliqué que Morpho ne réalise que 1% de son activité avec les services de l'État, et que cela ne pèse donc que trop peu pour que ce dernier puisse y mettre son véto en prétextant des arguments stratégiques.

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