Ruée vers le gaz : une aubaine ou un cadeau empoisonné pour l'Afrique ?

Des ONG manifestent à la COP27

De nombreux pays africains considèrent la ruée des Européens vers le GNL comme une aubaine pour leur développement économique et la sécurité énergétique de leurs populations, alors que plus de 600 millions de personnes en Afrique n'ont pas du tout accès à l'électricité. Mais à la COP27, qui se tient actuellement en Egypte, des militants et experts alertent sur les risques économiques, sociaux et environnementaux de l'expansion gazière sur ce continent. Ils estiment que les énergies renouvelables, et en particulier le solaire, doivent être la colonne vertébrale du système énergétique africain.

Publié le 16-11-2022 par Juliette Raynal

Dimanche 13 novembre était une journée historique pour le Mozambique. Ce jour-là, la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) a quitté les côtes de ce pays d'Afrique australe pour rejoindre l'Europe. « C'est avec grand honneur que j'annonce le début de la première exportation de gaz naturel liquéfié », a déclaré son président Filipe Nyusi dans une déclaration vidéo, se félicitant que son pays entre ainsi dans « les annales de l'histoire du monde ». Cette annonce en grandes pompes n'est qu'une illustration du vif engouement d'un certain nombre de pays africains pour la production et l'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), exacerbé par la guerre en Ukraine et la demande plus prégnante des Européens, qui cherchent à diversifier leurs sources d'approvisionnements à toute vitesse pour se sevrer du gaz russe. Gaz dont ils dépendaient à 40% avant le début du conflit.

L'emballement du continent africain pour le gaz naturel reste relativement récent mais remonte bien avant l'invasion russe de l'Ukraine. Ainsi, entre 2011 et 2018, l'Afrique représentait déjà 41 % des nouvelles découvertes de gaz dans le monde, selon un rapport de la fondation Mo Ibrahim, créée par le milliardaire anglo-soudanais éponyme. Mais tous les pays africains ne sont pas concernés. « Seule une dizaine de pays sur le continent ont des réserves potentielles d'exploitation de gaz », nuance Thibaud Voïta, chercheur associé au Centre énergie et climat de l'Institut français des relations internationales

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