Toujours assigné à résidence au Liban, Carlos Ghosn a accordé un entretien au Parisien. Réalisé à Beyrouth, ce dernier a permis à l'ancien PDG de Renault (de 2005 à 2019), qui forme l'Alliance avec Nissan et Mitsubishi, de régler ses comptes avec le groupe au losange ainsi qu'avec Bruno Le Maire, actuel ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance.

De la peine

Qualifiant les résultats de Renault de « minables », Carlos Ghosn, qui a fui le Japon en décembre 2019, n'a pas caché sa colère et son amertume à l'encontre du groupe automobile. « J'ai fait la croissance de Renault pendant treize ans, l'État français était présent chez Renault, j'ai obtenu des résultats exceptionnels et aujourd'hui, certains ont l'indécence de dire que les résultats minables de 2019, 2020 et 2021, c'est à cause de moi » a-t-il ainsi déclaré, ajoutant que Renault est désormais « un petit constructeur fragile ». Carlos Ghosn estime en outre avoir été lâché par Bruno Le Maire, qui a ordonné un contrôle fiscal en 2019. L'ancien PDG, visé par un mandat d'arrêt d'Interpol, a notamment été accusé de « malversations financières ». « Cela me fait de la peine de voir que Renault n'est plus que l'ombre de lui-même » a-t-il ajouté tandis que la marque, comme certains de ses concurrents (PSA, Tesla...), souffre des conséquences de la crise sanitaire et économique et des problèmes d'approvisionnement.