Une gestion contestée

Qwant, qui se présente comme l'anti-Google et se targue d'être le champion de la protection de la vie privée de ses utilisateurs, traverse une période de turbulences. Différentes enquêtes publiées dans les médias avaient évoqué ces derniers mois des tensions au sein de l'entreprise. Le Canard enchaîné avait notamment publié un mémo interne dans lequel les employés de Qwant faisaient part de leur malaise. La gestion de l'entreprise a elle aussi été vivement critiquée, les résultats tardant à venir. Eric Léandri va donc laisser son poste de directeur à Jean-Claude Ghinozzi et quittera ses fonctions le 15 janvier. Interrogé par Libération, l'intéressé s'est dit 'très très heureux' de cette décision et de la nouvelle orientation de l'entreprise. Dans un entretien accordé au site Les Numériques, le fondateur de Qwant a également salué son successeur : 'Nous entrons désormais dans une deuxième phase : monétiser l'audience et montrer que l'on est une vraie entreprise européenne rentable et noble. Pour ça, il faut un homme du produit qui incarne le nouveau Qwant. Jean-Claude Ghinozzi est cet homme-là.'

Une nouvelle levée de fonds

Parallèlement à ce changement de gouvernance, Qwant a annoncé une nouvelle levée de fonds d'une dizaine de millions d'euros auprès du groupe Axel Springer et de la Caisse des Dépôts et Consignation, deux de ses actionnaires historiques. 'Cette injection de capital permet de poursuivre le travail des équipes de Qwant, qui est un objet utile à la souveraineté numérique européenne, et particulièrement française' s'est enthousiasmé Antoine Troesch, Président du Conseil de surveillance de Qwant. 'Il y a des leviers pour diminuer la consommation de cash. Les chiffres d'audience sont très bons et la monétisation n'a pas donné tout son potentiel. Le break-even pourrait arriver courant 2020.' a-t-il ajouté.