Qui va reprendre Nice-Matin ?

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Le Tribunal de Commerce de Nice doit rendre aujourd'hui son verdict dans le dossier de la reprise du quotidien Nice Matin. Il semblerait que l'offre des salariés, soutenus par Bernard Tapie, soit la mieux placée.

Publié le 07-11-2014 par Emilie Huberth

Eviter la casse sociale et les conflits

 

Depuis la dernière audience qui avait vu les candidats encore en lice présenter leurs offres de reprise au Tribunal de Commerce de Nice, la guerre fait rage entre les protagonistes qui cherchent à imposer leur projet comme le meilleur. Ces affrontements ont lieu sur fond de menaces de conflits sociaux. En effet, les perspectives de suppressions d'emploi dans le groupe mobilisent les syndicats, en particulier les Ouvriers du Livre CGT. En cas de reprise par le groupe Rossel, celui qui prévoit le plus de suppressions de postes dans son PSE, notamment dans l'imprimerie, les syndicats ont annoncé qu'ils bloqueraient la parution des titres.  L'arbitrage su tribunal devrait donc avant tout prendre en compte la paix sociale, ce qui placerait le projet des salariés en position avantageuse.

 

 

L'emploi au centre du problème

 

En effet, le projet du groupe Rossel, propriétaire de La Voix du Nord, est celui dont l'offre garantit le plus gros apport de capitaux et les investissements les plus importants, grâce à ses associés, le groupe de BTP monégasque Marzocco et l'homme d'affaires libanais Iskandar Safa. Mais c'est aussi celui qui prévoit le plus de suppressions d'emplois (376). L'offre de Georges Goshn, ancien propriétaire de France Soir, n'en supprimerait que 253, mais seules 3 éditions locales du journal serait conservées, contre 14 actuellement. L'offre des salariés, sous la forme s'une Société Coopérative d'Interêt Collectif (SCIC), serait socialement la moins coûteuse, avec seulement 159 emplois supprimés. C'est déjà en cela que leur offre, à laquelle Bernard Tapie s'est rallié tient la corde.

 

 

Des soutiens de poids

 

Les salariés ont trois soutiens de poids. Politiquement, Christian Estrosi, maire de Nice, semble pencher en leur faveur, puisqu'il a déclaré que la ville serait prête à soutenir le projet des salariés s'il était retenu. Financièrement, Bernard Tapie leur apporte 8 millions d'euros en rachetant des actifs du groupe, dont les 50 % de Corse Matin. Techniquement, Robert Namias, ex-patron de TF1 et grande figure du journalisme, apporterait son expertise et sa caution en présidant le directoire du groupe.

Jugée fantaisiste à ses débuts, l'offre des salariés a maintenant beaucoup d'atouts pour séduire les juges.

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