Que révèle l'échec européen du vaccin ?

Marc Guyot et Radu Vranceanu

OPINION. Les retards pris en matière de vaccination dans l'Union européenne, notamment en France, font apparaître les erreurs de choix des responsables politiques, l'inadéquation de la structure administrative ainsi que la nécessité de revoir l'organisation de la recherche. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l'ESSEC

Publié le 11-02-2021 par Marc Guyot et Radu Vranceanu

Le retard pris par les pays européens dans le processus de vaccination de leur population contre le covid 19 est maintenant bien connu et suivi tous les jours. Au 8 février, selon les données de Our World In Data, le Royaume-Uni de Boris Johnson était à 19,7% de sa population, les Etats-Unis de l'équipe Trump-Biden à 13% alors que l'Union européenne (UE) est à 3,9% (France à 3,3%). Cependant, il a fallu attendre le 10 février et les excuses d'Ursula Von der Leyen, pour que les dirigeants européens admettent l'existence d'un problème.

En effet, le 8 février encore, la chancelière Angela Merkel et le président Emmanuel Macron, volant au secours de la Commission européenne, s'étaient de nouveau félicité de la stratégie européenne expliquant que le plus important était qu'il n'y ait pas de course au vaccin entre la France et l'Allemagne, ni que les petits pays soient distancés. Certains de ces petits pays, qui ont la taille d'Israël, comme l'Autriche ou la Hongrie ne semblent pas satisfaits par leur performance vaccinale telle qu'elle a été organisée par la Commission (4,1% pour la Hongrie contre 62,9% pour Israël) et cherchent à se procurer le vaccin directement auprès des Russes et des Chinois.

Tentative d'organisation de la pénurie

Si la stratégie européenne présente une noble motivation, éviter une compétition entre les pays pour obtenir le vaccin, elle n'en ressemble pas moins à une tentative d'organisation de la pénurie avec comme objectif que ladite pénurie soit équitablem

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