Qobuz en redressement judiciaire

Qobuz en redressement judiciaire

Qobuz, service de streaming musical français, vient d'être placé en redressement judiciaire et recherche d'urgence un repreneur.

Publié le 11-11-2015 par Laurent Baquista

Appel aux investisseurs

 

Concurrent de Deezer, qui vient de reporter son entrée en bourse, et de Spotify, Qobuz, le service français de diffusion musicale en haute résolution, vient d'être placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. La start-up de streaming audio cherche donc en urgence un repreneur, et a publié un communiqué de presse pour susciter des vocations. Dans ce dernier, son Président directeur général lance un appel désespéré, notamment aux investisseurs que Qobuz n'est pas parvenu à séduire : « Nous en appelons à ceux que nous n'aurions peut-être pas su convaincre. Nous en appelons à ceux qui auraient finalement des remords », a déclaré le PDG Yves Riesel.

En effet, après une levée de fonds initiale de 10 millions d'euros lui ayant permis ses premiers développements, Qobuz s'est lancé dans la recherche de capitaux afin de réaliser un nouveau tour de table d'environ 25 millions d'euros pour permettre de nouveaux développements, à la fois technologiques et commerciaux. Mais sur ce marché complexe, où les investisseurs ont tendance à hésiter à prendre pied, les tentatives de levée de fonds menées depuis 2014 ont toutes échoué.

A l'heure actuelle, Qobuz se contenterait de 10 millions d'euros pour assurer sa survie, et consolider son modèle original.

 

 

 

Des investisseurs réticents

 

Contrairement à ses concurrents, Qobuz a choisi de miser sur la qualité d'écoute. C'est pourquoi le service de streaming propose des offres d'abonnements allant de 9,99 euros par mois pour une écoute en basse résolution et téléchargement en format MP3, à 219,99 euros par an pour des fichiers en haute résolution, pour les audiophiles soucieux de leur confort d'écoute.

Ce positionnement original a connu un certain succès. De fait, la start-up a vu son chiffre d'affaires passer de 4,7 millions d'euros en 2014 à 7,4 millions d'euros en 2015, et s'approche désormais de son seuil de rentabilité. Mais, malgré une croissance semestrielle de 43% du marché français du streaming, les investisseurs demeurent frileux, notamment parce qu'aucun des leaders du marché ne présente un modèle vertueux pouvant servir de benchmark rassurant : Deezer a reporté son introduction, Spotify perd de l'argent. En outre, les investisseurs redoutent aussi que le seul acteur du secteur susceptible de tirer son épingle du jeu ne soit le dernier entrant, à savoir Apple, avec son offre Apple Music.

Les dernières actualités