Projet de loi immigration : la grande discrétion des patrons sur les métiers en tension

Un travailleur chargé de la plonge dans un restaurant parisien.

Ils refusent en majorité de se prononcer sur l'article 3 du texte gouvernemental..

Publié le 06-11-2023 par Fanny Guinochet

UN GRAND EMBARRAS. Quand il s'agit de se prononcer sur le projet de loi immigration les patrons se dérobent. Pourtant, selon le gouvernement, l'article 3 du texte est fait pour eux : il facilite la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en pénurie de main-d'oeuvre. Un étranger qui travaille durant au moins huit mois dans un secteur en tension pourra se voir délivrer de « plein droit » une carte de séjour temporaire. Sont ciblés le bâtiment, l'hôtellerie-restauration, la propreté... « Je ne connais pas un patron dans ces secteurs qui n'a pas de problème de main-d'oeuvre et qui ne soit pas favorable à ce texte », plaide un ministre.

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Certes, mais la plupart se gardent bien de le dire. Seules quelques fédérations, comme l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), présidée par le chef étoilé Thierry Marx, montent au créneau pour soutenir le projet de loi. Près de 200 000 salariés ont quitté l'hôtellerie-restauration depuis la pandémie. Les hausses de salaires et une meilleure organisation du travail ne suffisent pas à les faire revenir. « Aujourd'hui, nous tenons grâce aux sans-papiers. Pour la plonge, par exemple, vous ne trouvez que des Maliens, des Bangladais, des Pakistanais. La régularisation des travailleurs étrangers est indispensable », assure un patron de brasserie parisienne qui préfère rester anonyme.

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