Pourquoi Ursula von der Leyen ne doit pas rester présidente de la Commission européenne

Philippe Latombe

OPINION. Déni de démocratie aboutissant à laisser les Etats-Unis piller les données des Européens, Pfizergate, Piepergate, nomination avortée de l'Américaine Fiona Scott-Morton en tant qu'économiste en chef de l'UE... Le bilan d'Ursula von der Leyen, la présidente sortante de la Commission européenne, est truffé de scandales. En ces temps d'élections européennes où le citoyen ne se montre pas particulièrement motivé pour se rendre aux urnes, la perspective de la voir reconduite est le pire message que l'on puisse envoyer. (*) Par Philippe Latombe, député (Modem) de Vendée et commissaire à la CNIL.

Publié le 23-04-2024 par Philippe Latombe (*)

La semaine dernière, Donald Trump est devenu, le temps d'un débat législatif du Congrès américain, l'allié objectif et inattendu des droits des Européens. Sur son réseau social, Truth Social, l'ancien président américain s'est en effet insurgé contre la reconduction souhaitée par l'administration Biden de la section 702 du Foreign Intelligence Surveillance Act (Fisa), au motif qu'elle avait permis d'espionner sa précédente campagne présidentielle.

Contre toute attente, Donald Trump rejoignait là, dans une alliance contre nature, le clan des détracteurs de cette section du Fisa, des gens plutôt situés à l'autre bout du spectre politique américain, particulièrement préoccupés par la capacité de ladite loi à effectuer des recherches sans mandat dans les communications des citoyens américains et par la tendance des forces de l'ordre à aller trop loin dans son utilisation.

Les espoirs des uns et des autres ont été déçus. Les miens également : la section 702, après quelques péripéties, a finalement été reconduite. Cela n'augure rien de bon pour la protection des données personnelles et sensibles des Européens.

La légèreté condamnable d'Ursula von der Leyen

Ajoutée en 2008 au Fisa, cette fameuse section 702 permet aux autorités, notamment aux agences gouvernementales telles que la NSA et le FBI, de collecter et de surveiller les communications. Plus précisément, elle leur donne le pouvoir de surveiller la messagerie de citoyens étrangers en dehors du territoire américain, éventuelle

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