Plus rien de sûr pour SoLocal

Plus rien de sûr pour SoLocal

L'assemblée générale des actionnaires de SoLocal Group a été houleuse, et laisse le groupe dans une telle incertitude concernant son avenir que la cotation du titre a été suspendue à la Bourse de Paris.

Publié le 21-10-2016 par Laurent Baquista

Assemblée houleuse

 

Rares sont les assemblées générales d'actionnaires particulièrement houleuses. Celle de SoLocal Group l'a été à un point tel qu'une suspension de séance a été nécessaire, et que l'on a assisté à quelques revirements de situations de taille. Il faut dire qu'à l'ordre du jour étaient inscrits des points qui soulevaient de nombreuses divergences au sein des actionnaires. À commencer par le plan de restructuration financière, basé sur un accord trouvé avec les créanciers actionnaires, mais il était aussi question de renouveler le conseil d'administration du groupe propriétaire des sites Pages Jaunes et Mappy.

Ce sont ces deux points qui ont suscité une âpre bataille rangée entre des actionnaires minoritaires qui ont partiellement fait front, et une direction aux abois. Au bout du compte, personne n'est sorti pleinement grandi ni gagnant de cette AG, et l'avenir de SoLocal Group reste si incertain que sa cotation à la Bourse de Paris a été suspendue. En effet, le plan de refinancement et de réduction de la dette proposé par la direction a été rejeté, mais le conseil d'administration n'a été que partiellement renouvelé, ce qui fait que la fronde des actionnaires minoritaires n'a que partiellement abouti.

 

Victoires à la Pyrrhus

 

Tout d'abord, l'association RegroupementPPLocal, en recevant l'appui du concert incarné par Benjamin Jayet et Philippe Besnard, a donc réussi à faire rejeter le plan de restructuration de la dette proposé par la direction. Victorieuse sur ce point, la fronde des minoritaires a beau affirmer que, pour elle, la réduction de l'endettement demeure la priorité de l'entreprise, elle n'en a pas moins joué avec le feu, en prenant le risque que le rejet du plan ne rende la dette exigible. Si elle le devenait soudain, SoLocal n'aurait plus d'autre choix qu'un dépôt de bilan en bonne et due forme.

Certains minoritaires ont d'ailleurs bien senti le vent du boulet, puisqu'ils ont demandé une suspension de séance de 40 minutes, afin de se concerter et de s'accorder sur une position à propos du renouvellement du conseil d'administration. En effet, les frondeurs réclamaient à la fois trois nouveaux sièges d'administrateurs au conseil, et la révocation de quatre administrateurs spécifiques, tous membres du comité des rémunérations. Mais, en cas de changement aussi massif dans la gouvernance d'entreprise, avec 7 nouveaux administrateurs, les créanciers auraient immédiatement exigé le paiement de la dette. Certains minoritaires ont donc renoncé à un vote en faveur de la révocation des 4 membres du comité des rémunérations, ce qui revient, paradoxalement, à conforter la direction. D'ailleurs, Robert de Metz lui-même n'a pas perdu son siège.

SoLocal Group se trouve donc dans une position singulière, puisque la direction et le clan des principaux actionnaires, pourtant mis en minorité sur le plan de refinancement, resteront majoritaires au conseil.

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