Plus de 10000 emplois menacés chez Alstom

Plus de 10000 emplois menacés chez Alstom

Le cabinet Secafi aurait révélé aux syndicats d'Alstom l'intention de GE de supprimer 10300 emplois dans la branche énergie que l'américain rachète.

Publié le 26-08-2015 par Guilhem Baier

Suppressions d'emplois en vue

 

Le rachat de la branche énergie d'Alstom par General Electric devait se faire sans un seul licenciement. C'est du moins ainsi que le Ministre de l'époque, Arnaud Montebourg, avait présenté cette « alliance entre égaux », et Emmanuel Macron ne l'a nullement démenti. Pourtant, d'après l'Obs, le cabinet de conseil et d'audit social Secafi aurait révélé aux organisations syndicales de l'entreprise que l'absorption de la branche énergie d'Alstom par le géant américain allait se traduire par 10300 suppressions d'emplois, dont 2000 en France.

Clara Gaymard, la présidente de GE France avait été interpelée sur le sujet en juillet, lors d'un comité d'entreprise. Elle n'avait pas démenti l'information et s'était contentée de dire qu'en France, GE s'engageait à créer « 1000 emplois nets », ce qui n'est pas non plus contradictoire avec des suppressions d'emploi. Consultée par l'Obs, la direction de la communication de GE a contesté le chiffre, mais reconnu qu'il y aurait sans doute des suppressions de postes.

 

 

 

Démenti et embarras gouvernementaux

 

Les syndicats d'Alstom semblent désemparés, et se sentent bien seuls depuis plusieurs semaines, comme en atteste le propos d'un délégué FO recueilli par l'Obs : « La direction d'Alstom ne veut rien nous dire des plans de GE. On a aussi écrit à Macron et Valls, qui ne nous ont pas répondu. On est à poil », a-t-il déclaré à nos confrères.

Interrogés à ce sujet à la sortie du Conseil des Ministres, plusieurs membres du gouvernement ont tenu à rectifier l'information. La Ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a ainsi rétorqué aux journalistes « ce que vous dites sur Alstom n'est pas encore du tout définitif ». Du côté du porte-parole du gouvernement, le ton est plus ferme et s'approche d'un démenti : « Les chiffres sortis ce matin n'ont pas été du tout confirmés par Emmanuel Macron », a précisé Stéphane Le Foll. Toutefois, tant que la situation ne sera pas clarifiée du côté de General Electric, les salariés de la branche énergie du groupe français ne pourront se contenter des vagues démentis de l'exécutif.

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