Patrick Drahi et la dette, une amitié de 30 ans

Patrick Drahi

Depuis ses débuts dans les affaires, Patrick Drahi, président d'Altice (SFR) s'est toujours dopé à la dette. Lui, qui n'est « pas fils de riche », a trouvé dans ce « bon monde de la finance » un moyen d'acquérir des entreprises toujours plus grosses, sans perdre la main sur le capital. Une fois de plus, et comme cela lui arrive désormais tous les cinq ans environ, l'endettement massif résultant de ses multiples rachats par effet de levier (LBO) inquiète, dans un contexte, critique, de hausse des taux. Pour ne pas sombrer, il est désormais prêt à tout pour récupérer du cash. Y compris, chose encore inimaginable il y a peu, à céder une partie du capital de SFR.

Publié le 30-09-2023 par Pierre Manière

Patrick Drahi a un logiciel bien à lui. La dette, dont la seule évocation fait peur au commun des mortels, ne l'effraye pas. Mieux : il en a fait son carburant pour atteindre les sommets. C'est en 1991 que Patrick Drahi s'y convertit. Cette année-là, il emprunte 50.000 francs, via un prêt étudiant, pour lancer un modeste opérateur sur les réseaux câblés. « J'étais donc criblé de dettes », sourit l'intéressé lors d'une audition à l'Assemblée nationale, le 27 mai 2015. L'actuel propriétaire du groupe Altice, maison-mère de SFR et d'autres gros opérateurs en Europe et aux Etats-Unis, assurait crânement que sa situation s'était « nettement améliorée », puisqu'il avait alors « 32 milliards de capital pour 33 milliards de dettes ».

A ce moment-là, Patrick Drahi n'est pas peu fier de lui. Ce fils de professeurs de mathématiques est sous le feu des projecteurs depuis qu'il a racheté SFR, le numéro deux français des télécoms, un an plus tôt. Rares sont ceux qui le voyaient décrocher la timbale. Fruit d'une consolidation des réseaux câblés, son groupe Numericable était bien plus petit que l'opérateur au carré rouge. SFR était valorisé 15 milliards d'euros quand Numericable ne valait guère plus de 4 milliards d'euros en Bourse, avec 2,5 milliards d'euros de dettes au compteur. Cela n'a pas empêché Patrick Drahi de ferrer sa proie, au nez et à la barbe du groupe Bouygues, puissant ponte du CAC 40.

Cet énorme coup, Patrick Drahi l'a réalisé grâce à une pratique financière qu'il maîtrise s

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