Pas de retour de la pub sur France Télévision

Pas de retour de la pub sur France Télévision

Le gouvernement s'est opposé au retour de la publicité après 20 heures sur les chaînes du service public de l'audiovisuel, et a entériné une hausse de 1 euro de la redevance.

Publié le 14-09-2015 par Laurent Baquista

La redevance augmente

 

Il aura fallu plusieurs semaines de réflexion au gouvernement, et d'inquiétudes pour les chaînes privées généralistes que sont TF1 et M6, pour que la question d'un éventuel retour de la publicité sur les chaînes du service public après 20h soit tranchée. Au grand désespoir de la nouvelle Présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, Fleur Pellerin a finalement choisi d'augmenter la redevance plutôt que d'autoriser à nouveau les chaînes du groupe public à diffuser de la publicité après 20 heures. Il est probable que la dégringolade boursière connue par TF1 et le lobbying acharné de Nonce Paolini et de Nicolas de Tavernost auront sans doute pesé dans la balance. Les chaînes privées, en effet, auraient sans doute perdu beaucoup de recettes si le gâteau publicitaire du prime time avait dû à nouveau se partager avec les chaînes du service public. La voie de l'augmentation de la redevance choisie par Fleur Pellerin a donc le mérite de ne pas fragiliser plus encore qu'ils ne le sont les groupes des médias généralistes qui trustaient autrefois le palmarès des audiences de la diffusion hertzienne, comme TF1 ou M6. Mais elle met les contribuables, une fois de plus, à contribution.

 

 

La « Taxe Copé » aussi

 

L'augmentation est cependant minime, puisqu'elle se limite à 1 euro, faisant passer le montant de la redevance de 136 à 137 euros par an. Dans un contexte de trop forte pression fiscale, une hausse plus conséquente ne serait sans doute pas passée, tandis que cet euro symbolique est, somme toute, indolore pour les Français. Mais il est aussi complètement insuffisant pour subvenir aux besoins du service public de l'audiovisuel. Dépitée, Delphine Ernotte a donc commenté cette décision hier soir par un tweet assassin : « Fromage ou dessert? Non c'est régime... » pour le service public.

Sans doute la patronne de France Télévision exagère-t-elle un peu. C'est du moins ce que son ancien employeur et tous les autres fournisseurs d'accès à Internet peuvent se dire, dans la mesure où ce sont eux qui vont, beaucoup plus que les français, être mis à contribution. La taxe qu'ils doivent acquitter sur leur chiffre d'affaires pour financer France Télévisions depuis que Nicolas Sarkozy a supprimé la publicité après 20 heures sur ses chaînes, autrement appelée Taxe Copé, va en effet passer de 0,9 à 1,2%. Ce sont donc eux qui vont payer la facture, et qui sont, selon les propos de Stéphane Richard, le patron d'Orange, pris « pour une vache à lait ».

Les dernières actualités