Pas de fusion pour Havas et Vivendi « à ce stade »

Pas de fusion pour Havas et Vivendi « à ce stade »

Évoqué depuis plusieurs mois déjà, le mariage entre Vivendi et Havas ne serait finalement pas pour tout de suite. En tout cas, Yannick Bolloré, PDG de Havas, annonce que les deux groupes ne sont pas en discussions « à ce stade ».

Publié le 15-03-2017 par Laurent Baquista

La porte reste ouverte

 

Moins d'une semaine après avoir annoncé se recentrer toujours plus sur le client en rassemblant toutes ses expertises dans des pôles régionaux, Havas continue d'attirer toute l'attention. Alors que, en janvier dernier, on apprenait que Vincent Bolloré avait pris ses dispositions pour que Vivendi (dont il détient 20,6 %) puisse racheter Havas (dont il détient 60 %) en avril prochain, il semble aujourd'hui que ce mariage soit au point mort ou, du moins, repoussé. Ainsi, Yannick Bolloré, président-directeur général du groupe publicitaire Havas, a fait savoir il y a quelques heures que les deux groupes ne sont pas, « à ce stade », en discussions en vue d'un rapprochement. Si la fusion ne devrait donc pas voir le jour en avril prochain, l'homme d'affaires ne ferme toutefois pas complètement la porte à une telle évolution. « Je ne veux écarter aucune hypothèse, mais à ce stade [...] il n'y a pas de discussions entre Vivendi et Havas », a-t-il ainsi déclaré lors d'une interview réalisée sur la radio BFM. « Nos sociétés se connaissent et ont été ensemble dans le passé ».

 

Des indices qui ne trompent pas

 

Ces déclarations permettent d'y voir un peu plus clair, même si elles ne suffiront certainement pas à mettre fin aux rumeurs de fusion entre le groupe français de conseil en communication et la multinationale française spécialisée dans la communication et le divertissement. Il faut dire que les indices allant dans le sens d'un mariage se multiplient. Outre le fait que, le 14 octobre 2016, le groupe Bolloré a déposé auprès de l'AMF une déclaration d'intention où, pour la première fois, il disait « envisager d'étudier avec Vivendi les synergies ou rapprochements possibles entre leurs activités respectives dans le domaine des médias et de la communication », les spéculations sur un éventuel projet de rapprochement entre les deux groupes se sont intensifiées la semaine passée. En effet, il a été annoncé un renforcement du poids du premier actionnaire, Vincent Bolloré, dans le conseil de surveillance de Vivendi, au détriment des administrateurs indépendants, qui doit être confirmé au cours de l'assemblée générale du 25 avril. À cette échéance, le groupe Bolloré devrait alors contrôler 29 % des droits de vote de Vivendi, pour 20,65 % du capital, ce qui devrait le placer en position de force pour le vote des résolutions. Pour l'industriel breton, une fusion de Havas et Vivendi présenterait plusieurs avantages. D'une part, le groupe Bolloré pourrait monter au capital de Vivendi sans dépenser un euro. Et, d'autre part, le groupe Bolloré ne comptabiliserait plus la dette d'Havas, qui s'élève à 95 millions d'euros nets. Affaire à suivre !

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