Où va Vivendi ?

Où va Vivendi ?

Vivendi a anticipé la cession à Patrick Drahi des 20% que le groupe détenait encore dans SFR-Numericable. Mais quel peut être son avenir dans cette configuration nouvelle ?

Publié le 01-03-2015 par Laurent Baquista

Désengagement des télécoms

 

Vivendi a créé la surprise. Non pas en publiant d'excellents résultats, qui, malgré un chiffre d'affaires en baisse de 1,6%, se caractérisent par un résultat net du groupe de 4,744 milliards d'euros, et surtout une trésorerie nette excédentaire de 4,6 milliards d'euros, alors qu'en 2013 la dette nette s'élevait à 11,1 milliards. La surprise vient plutôt du fait que Vivendi a anticipé la cession des 20% que le groupe de divertissements et de médias détenait encore dans le capital de SFR-Numericable.

En effet, Vivendi a accepté l'offre de Patrick Drahi, à 40 euros par titre, soit 20% de plus que le cours de l'action lors de la fusion, mais beaucoup moins que le cours actuel, qui dépasse les 55 euros. Cette cession de parts signe une nouvelle étape dans le désengagement de Vivendi du secteur des télécommunications, après la vente de Maroc Telecom, et avant celle de l'opérateur brésilien GVT à l'espagnol Telefonica. Cette dernière rapportera à Vivendi 7,45 milliards d'euros supplémentaires.

 

 

Un changement de modèle

 

Sans les télécommunications, Vivendi ne ressemble plus à ce qu'était le groupe à l'origine, construit sur un modèle de convergence des contenus et des réseaux. L'abandon des jeux vidéos et des télécoms laisse en effet le groupe reposer sur deux seuls piliers, pas nécessairement très solides : la musique avec Universal Music Group, et les médias avec Canal +. Si Universal est leader dans son domaine, le groupe Canal + n'est fort que de 11 millions d'abonnés à ses chaines payantes, possède trois petites chaînes de la TNT, un service de VOD payant, et est un opérateur important, mais pas le plus gros, du cinéma avec Studiocanal. Il est donc absolument nécessaire que Vivendi renforce les deux piliers qui lui restent.

 

 

Devenir un groupe de médias ?

 

Avec une trésorerie bien fournie et plus aucune dette, Vincent Bolloré a mis Vivendi dans la position idéale pour se lancer dans de la croissance externe. Mais pour racheter quoi ? Quelles sont les ambitions de Vincent Bolloré, et vers quoi veut-il orienter l'entreprise ?

L'industriel breton évoque parfois le modèle du groupe Bertelsmann pour dessiner l'avenir de Vivendi : être avant tout un groupe de médias, et de contenus. C'est sans doute de ce côté qu'il faut s'attendre à des acquisitions futures de la part de Vivendi.

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