Orano inaugure sa nouvelle usine

Orano inaugure sa nouvelle usine

Orano, anciennement Areva, inaugure aujourd'hui sa nouvelle usine de conversion d'uranium, Comurhex 2, au Tricastin.

Publié le 10-09-2018 par Guilhem Baier

Une nouvelle usine

 

Orano, le nouveau groupe bâti sur les ruines d'Areva et désormais recentré sur le cycle du combustible nucléaire, procède aujourd'hui à l'inauguration de sa nouvelle usine Comurhex 2, sur le complexe nucléaire du Tricastin, dans la Drôme. Après un chantier chaotique, qui a pris six ans de retard par rapport aux dates initialement prévues et a coûté 1,15 milliard d'euros, soit le double du montant fixé à l'origine, cette nouvelle usine va enfin ouvrir ses portes. Elle réduit les consommations d'eau, d'ammoniac et d'acide nitrique, mais ne marque pas de rupture technologique majeure par rapport à l'ancienne usine Comurhex, fermée à la fin de l'année 2017.

Il s'agit donc d'une unité de conversion de l'uranium naturel en hexafluorure d'uranium (UF6), ce qui représente l'étape majeure et nécessaire avant l'enrichissement et l'assemblage en barres des combustibles destinés à la production d'électricité dans les centrales nucléaires.

Cette usine est donc une des pièces maîtresses du nouveau dispositif industriel d'Orano, presque une condition de la survie du groupe. Les premiers essais ont eu lieu en début d'année, l'inauguration aujourd'hui, mais on ne sera vraiment fixé sur ses performances qu'à la fin de l'année 2018, lorsque les premières « coulées » d'hexafluorure d'uranium seront réalisées.


Montée en cadence progressive

 

L'usine Comurhex 2 est la deuxième étape de la chaîne de conversion du minerai brut. Ce dernier est tout d'abord transformé dans l'usine audoise de Malvési, puis acheminé vers Comurhex 2, où il s'agit de lui adjoindre du fluor, fabriqué dans l'usine au sein des électrolyseurs.

La montée en puissance de Comurhex 2 devrait être progressive, car les cours de l'uranium ne sont pas très haut actuellement, ce qui rendrait toute production de masse fort peu rentable. C'est pourquoi Orano s'est assigné des objectifs de production raisonnables. L'usine produira dans un premier temps environ 5 000 tonnes de combustible dès mi-2019, mais ne cherchera à atteindre sa capacité maximale de 15 000 tonnes qu'à la fin de l'année 2020.

Compte tenu des évolutions du contexte actuel, où des concurrents d'Orano ont jeté l'éponge, comme le groupe américain ConverDyn, les cours de l'uranium converti devraient logiquement remonter dans le courant de l'année prochaine, et leur hausse accompagner celle des cadences de production chez Orano.

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