« Nul ne sait dans quelle direction va aller le pays d'ici à 2027 » (François Hollande)

jeudy x hollande

L'ENTRETIEN DU JEUDY- A la veille de la Fête nationale du 14 juillet, alors qu'Emmanuel Macron a décidé de reporter sa prise de parole pour tirer le bilan des « 100 jours », La Tribune a demandé à François Hollande son sentiment sur l'état du pays. L'ancien président de la République, interrogé par Bruno Jeudy, dresse un constat sévère de l'action de son successeur. Il lui reproche d'avoir divisé le pays en commençant son deuxième quinquennat par la réforme des retraites, au risque d'entraver toute autre réforme. La réponse aux émeutes doit allier l'ordre républicain, le retour des services publics dans les quartiers et la priorité à l'éducation. Selon François Hollande, le « en même temps » macronien s'épuise et le clivage droite-gauche reprend le dessus. Il appelle à une refondation de la gauche, mais avec un PS qui affirme ses convictions face à LFI. Interrogé sur où il sera au second tour de la prochaine présidentielle, sa réponse –« chez moi en Corrèze à atte

Publié le 13-07-2023 par Bruno Jeudy

LA TRIBUNE - A la sortie de la crise des retraites, Emmanuel Macron s'était donné cent jours pour refixer le cap, ouvrir de nouveaux chantiers, remanier son gouvernement et apaiser le pays. Une mission impossible dans une France désenchantée ?

FRANÇOIS HOLLANDE- Fixer des délais pour l'action publique c'est une bonne méthode mais c'est souvent périlleux. Le pouvoir s'expose au surgissement de l'actualité, ce qui vient de se produire avec les émeutes. Le Président a annulé une visite d'Etat en Allemagne, ce qui est fâcheux tant elle était attendue. Le Conseil de la planification écologique, qui est plutôt une bonne démarche, a été renvoyé à plus tard. Même chose pour le remaniement dont beaucoup pensaient qu'il pouvait être le point de sortie est utilisé comme une épée de Damoclès qui immobilise le gouvernement. Je n'ai jamais adhéré à cette théorie des cent jours, pas plus au début d'un mandat qu'au milieu ou à la fin. Je crois à la durée et donc à la nécessité de disposer d'un temps long pour fixer les grandes priorités du pays. En l'occurrence, la seule qui puisse emporter l'adhésion d'une majorité de Français, au-delà de la sécurité, de l'école ou de la santé, c'est la lutte contre le réchauffement climatique. Tel devrait être le grand enjeu du quinquennat d'Emmanuel Macron.

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