'Une tension en permanence' 

Mise en ligne en avril dernier sur Netflix, la première série de, et avec la comédienne belge Nawell Madani baptisée 'Jusqu'ici tout va bien' a rencontré un très beau succès. Avec 7,5 millions d'heures de visionnage cumulées en seulement une semaine, la série est restée dans le Top 10 des programmes les plus vus pendant près d'un mois. Mais une enquête de Mediapart publiée dimanche révèle l'envers de la belle histoire. De nombreux membres de l'équipe ont pris la parole pour dénoncer des conditions de travail déplorables. "Nawell criait tous les jours et du coup, tout le plateau s'y mettait, il y avait une tension en permanence.", confie notamment une technicienne. 'Ce tournage n'a été qu'une souffrance', témoigne une membre de l'équipe, alors qu'une autre évoque même des symptômes de 'stress post-traumatique'. 'J'allais bosser la boule au ventre tous les jours. Ce tournage nous a transformés. Il y a eu pour tous un moment où on ne s'est pas reconnu parce qu'on a été agressif ou désagréable à cause de cette tension permanente.', se souvient un technicien son. 

'Elle n'avait pas les épaules' 

A l'exception des deux actrices principales de la série, Kahina Carina et Carima Amarouche, qui évoquent 'des conditions tout à fait normales et professionnelles', les témoignages sont accablants. Remarques sur l'orientation sexuelle, cris, ordres contradictoires, la liste des récriminations est longue. Certains techniciens ont également dénoncé des conditions de tournage dangereuses, par exemple lorsqu'un technicien-son a été embarqué dans le coffre d'une voiture conduite par une actrice qui n'avait pas son permis. Le groupe Netflix aurait été informé de ces difficultés, envoyant alors sur place un 'référent' pour apaiser les tensions, mais sans succès. "Netflix a laissé tous les pouvoirs à Nawell, qui était fatiguée mais aussi inexpérimentée pour occuper tous ces postes. Ils l'ont mise là parce qu'elle est connue, parce qu'elle a des millions d'abonnés, mais elle n'avait pas les épaules et c'est nous qui en avons payé le prix", a estimé une salariée auprès du média d'investigation. Nawell Madani et son avocat n'ont, pour l'heure, pas souhaité répondre à ces accusations.