120 emplois menacés

Un an après le scandale des pizzas Buitoni contaminées par la bactérie Escherichia coli, Nestlé vient d'annoncer la fermeture de l'usine incriminée. Celle-ci, située à Caudry dans le Nord, va donc cesser définitivement ses activités. L'usine avait pourtant partiellement rouvert en décembre dernier, laissant espérer aux salariés un retour à la normale, malgré l'information judiciaire ouverte à Paris en mai 2022 pour homicide et blessures involontaires. La direction, qui s'est rendue sur place jeudi matin, a déclaré qu'elle s'engageait à ne licencier personne avant fin 2023 et à proposer des solutions de reclassement au sein du groupe. L'inquiétude est toutefois immense dans les rangs des 120 salariés toujours employés par l'usine. Une cinquantaine de salariés avaient déjà quitté l'usine ces derniers mois, 41 grâce à des départs négociés avec les syndicats, et 10 mutés sur un autre site de Nestlé.

'On ne peut pas faire confiance à une multinationale telle que Nestlé pour évaluer les risques'

À Cauchy, c'est l'incompréhension. Lors de l'arrivée des représentants de Nestlé, les salariés les ont appelés à 'assumer'. Que Nestlé assume, et change, c'est aussi l'espoir d'Ingrid Kragl, directrice de l'information au sain de l'ONG Foodwatch. 'Ce que ce scandale [sanitaire] montre, c'est qu'on ne peut pas faire confiance à une multinationale telle que Nestlé pour évaluer les risques", a-t-elle déclaré sur Franceinfo. Regrettant que le système actuel "se repose énormément sur les autocontrôles" des entreprises auxquels "on ne peut pas s'y fier aveuglément", elle demande aujourd'hui "des moyens publics à la hauteur des enjeux et de la prévention'. "Nestlé va devoir rendre des comptes", conclut Ingrid Kragl.