Une compétition inéquitable

Les fabricants de capsules de café DEMB (L'Or Espresso) et ECC (Ethical Coffee Company) accusaient depuis plusieurs années Nespresso d'entretenir une concurrence déloyale envers eux. Les acheteurs de machines à café Nespresso étaient en effet incités à acheter des dosettes Nespresso pour garantir la longévité de leurs machines. Et, surtout, Nespresso procédait à des modifications techniques incessantes sur ses modèles, qui empêchaient ses concurrents de produire des dosettes aux formes réellement adaptées aux machines.

Menacé par l'enquête de l'Autorité de la concurrence, récemment condamné pour ces motifs devant le Tribunal de Commerce de Paris, Nespresso a préféré la négociation à une probable condamnation qui aurait pu lui coûter 10% de son chiffre d'affaire, c'est-à-dire 7,5 milliards d'euros.

Des engagements forts

Tout d'abord, Nespresso va s'abstenir d'inviter ses consommateurs à n'acheter que des dosettes de sa propre marque. Les mentions incitatives, voire prohibitives comme « Nespresso capsules only », vont disparaître des modes d'emplois et des emballages des machines. Ensuite, la marque s'engage à informer ses concurrents de changements techniques sur des machines au moins 4 mois avant leur sortie. Elle leur fournira aussi au moins quinze prototypes différents afin qu'il puissent effectuer des tests satisfaisants.

Si l'enquête est close, l'Autorité de la Concurrence suivra avec beaucoup d'attention le dossier pour s'assurer que Nespresso respecte bien ses engagements.