Mory Global placé en redressement judiciaire

Mory Global placé en redressement judiciaire

Un an après avoir été sauvé par l'Etat, l'entreprise de transports est déjà en redressement judiciaire. Gelant temporairement les dettes de l'entreprise, la procédure lui permet de poursuivre son activité.

Publié le 10-02-2015 par Bertrand Dampierre

Nouvelle mise en redressement

 

L'ancien groupe Mory-Ducros, désormais nommé MoryGlobal, a déjà été placé en redressement judiciaire en novembre 2013. Suite à cette première défaillance, l'Etat avait tenté de limiter la casse sociale, qui s'est toutefois caractérisée par 2800 suppressions d'emplois. Par le biais du Fonds de Développement Economique et Social (FDES), l'Etat avait permis à MoryGlobal de bénéficier d'un prêt de 17,5 millions d'euros. Ce prêt fait d'ailleurs l'objet d'une enquête de la part de la Commission Européenne, pour incompatibilité avec les règles européennes régissant les aides d'Etat. Malheureusement, cette aide n'a pas eu l'effet escompté, puisque le groupe de transports est déjà aux abois.

 

 

40 millions de pertes

 

Le groupe de transports français, aujourd'hui détenu par le fonds Arcole Industries, n'est plus en mesure de faire face à ses engagements. Sur l'exercice précédent, l'entreprise, à court de trésorerie et très endettée, a réalisé un chiffre d'affaires de 330 millions d'euros, qui se solde par 40 millions d'euros de pertes nettes. La mise en redressement judiciaire était donc la seule solution envisageable, et la période d'observation de 6 mois accordée par le Tribunal de Commerce de Bobigny pourrait être mise à profit pour renflouer la trésorerie, et trouver un repreneur.

 

 

Des ombres sur un tableau sombre

 

En effet, le 25 février prochain, le Tribunal de Commerce de Pontoise pourrait autoriser la vente d'actifs immobiliers qui rapporterait à MoryGlobal jusqu'à 25 millions d'euros. Arcole Industries rejette d'ailleurs la responsabilité de la situation actuelle sur ce tribunal, qui a déjà refusé d'autoriser ces cessions. Par ailleurs, Arcole estime aussi que la réintégration de 200 salariés suite à l'annulation du plan social par l'administration a eu un impact désastreux sur la santé financière de l'entreprise. Du côté des syndicats, en revanche, on soupçonne Arcole Industries d'avoir retiré de la trésorerie 7,5 millions d'euros, et l'on exige des explications.

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