Une inconnue qui gagne à l'être

Elle est beaucoup moins connue que BlaBlaCar, que Drivy, ou même que Criteo. Et pourtant, elle a autant d'importance que ces champions médiatiques de l'économie numérique à la française. Peut-être même plus encore, car nous sommes des millions à utiliser ses solutions sans même le savoir.

Lorsque nous achetons en effet en ligne, chez Darty, sur fnac.com, chez rueducommerce.com, ou sur le site des Galeries Lafayette, nous avons recours à des solutions Mirakl. Ses fondateurs, Philippe Corrot et Adrien Nussenbaum, ont eu l'idée de proposer des solutions permettant de transformer un site classique de e-commerce en place de marché, en permettant d'ouvrir son site à des vendeurs tiers.

Idée surprenante

L'idée avait pourtant de quoi surprendre. Pourquoi ouvrir son propre site à des concurrents ? Philippe Corrot l'explique très bien : « les commerçants traditionnels ont parfois du mal à ouvrir leur site à des concurrents potentiels, c'est pourtant le meilleur moyen de devenir profitable ». En effet, en ouvrant son marché à d'autres, on augmente considérablement son nombre de références disponibles, ce qui permet d'avoir un meilleur classement dans les moteurs de recherche et les comparateurs de prix. Et en plus, ils perçoivent des commissions sur les ventes des autres marchands.

Se développer à l'international

Selon une étude de la Fédération de la Vente à Distance, la Fevad, les sites de e-commerce disposant d'une place de marché ouverte ont une croissance deux fois supérieure à la moyenne du commerce en ligne. La Fnac, mais aussi Rakuten Group ou le Chinois Alibaba, ont adopté ce modèle et s'en félicitent.

En levant 20 millions de dollars auprès d'investisseurs étrangers, 83 North, Dave Strohm, Felix Capital, et de ses actionnaires historiques français, Elaia et Laurent Dassault, la petite perle de la French Tech va pouvoir poursuivre son développement à l'international. Après avoir déjà décroché des contrats avec l'Italien etPrice ou l'Américain Best Buy, Mirakl a l'ambition de proposer son modèle à de nombreux autres acteurs, en particulier sur le marché américain, où le commerce en ligne est le plus développé.