Cession possible

Selon des informations exclusives, recueillies auprès de trois sources concordantes, publiées par nos confrères de l'agence de presse Reuters, la compagnie pétrolière néerlandaise Royal Dutch Shell serait en train de négocier avec le groupe français Maurel & Prom la vente de sa participation de 40 % dans le capital d'une coentreprise vénézuélienne, Petroregional del Lago. 

Petroregional del Lago est une coentreprise détenue par la compagnie pétrolière nationale PDVSA et Royal Dutch Shell. Elle officie dans l'État oriental de Zulia, non loin de la frontière avec la Colombie. L'État de Zulia souffre, comme l'ensemble du pays, de la sévère crise économique qui frappe le Venezuela, ainsi que de coupures de courant quotidiennes qui entravent les activités économiques.

Par ailleurs, Royal Dutch Shell a subi des retards de versements de dividendes de la part de PDVSA, et n'apprécie pas non plus qu'on lui interdise d'exporter librement sa part de la production pétrolière.

Le groupe Royal Dutch Shell cherche donc à se désengager de ses activités pétrolières au Venezuela pour s'y recentrer seulement sur le gaz.

Divergences dans les négociations

Ainsi décrite, la mariée n'est pas très belle, et pourtant, le groupe Maurel & Prom serait bel et bien prêt à publier les bans. Tout d'abord, Maurel & Prom, autrefois exclusivement concentré sur l'Afrique, et en particulier sur le Gabon, commence depuis quelques mois à prendre pied en Amérique du Sud. Des alliances ont ainsi été nouées au Pérou et en Colombie, notamment avec la compagnie canadienne Frontera Energy.

Par ailleurs, le groupe pétrolier indonésien Pertamina, principal actionnaire de Maurel & Prom, essaie depuis 2013 de pénétrer au Venezuela. Il avait alors tenté de racheter des parts dans Petrodelta, mais n'avait jamais reçu l'autorisation de l'État chaviste.

Selon les sources de Reuters, la cession des parts de Royal Dutch Shell dans Petroregional del Lago à Maurel & Prom est actuellement en discussions au ministère du Pétrole vénézuélien. Mais les discussions achopperaient actuellement car Maurel & Prom refuse de verser au gouvernement vénézuélien une commission pour accéder au gisement. Malgré ces divergences, les négociations se poursuivraient toutefois.

Selon les sources de Reuters, Maurel & Prom chercherait à racheter les parts de Royal Dutch Shell dans le cadre d'un consortium, dont des investisseurs vénézuéliens feraient partie.