Maurel & Prom encore touchée par des grèves au Gabon

Maurel & Prom encore touchée par des grèves au Gabon

Le rachat de Maurel & Prom par l'Indonésien Pertamina suscite des inquiétudes et des grèves au Gabon.

Publié le 28-02-2017 par Guilhem Baier

Perturbations majeures

 

Ces dernières semaines, et hier encore, la production sur le champ d'Eganza, près de Port-Gentil, le coeur économique du Gabon, a été fortement perturbée par des grèves des employés du site, qui ont débrayé suite à un appel de l'Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), le principal syndicat gabonais du secteur.

Inquiète face aux cessions d'actifs qui se profilent et au rachat de la compagnie pétrolière française par l'Indonésien Pertamina, l'ONEP avait en effet déposé un préavis de grève dans lequel le syndicat réclamait un certain nombre de garanties, d'ordres très différents.

En effet, on trouvait aussi bien dans le préavis la demande de maintien à leur poste des salariés ayant participé à la grève d'octobre 2016, que la mise en place d'accords collectifs, le paiement des sommes dues, le remplacement des travailleurs étrangers en situation irrégulière par des gabonais, et surtout des demandes de garanties sur les conséquences du rachat de Maurel & Prom.


Un climat délétère

 

Sur cette base, des négociations ont été ouvertes avec l'ONEP par la direction du pétrolier français, mais celles-ci se sont déroulées sur fond de pression syndicale permanente. En effet, aussi bien le 22 février que les 26, 27 et 28, des débrayages, des blocages, des grèves, des assemblées générales et autres mobilisations en tout genre ont perturbé les activités de production du site d'Eganza.

C'est pourquoi Maurel et Prom a saisi le tribunal de Port-Gentil, qui a déclaré le 25 février la grève illégale. Ce qui n'a pas empêché l'ONEP de poursuivre ses actions.

Cette grève, qui, désormais, a rajouté aux tensions entre l'ONEP et la direction d'autres tensions entre l'ONEP et le pouvoir politique, se déroule dans un climat très perturbé par la situation politique gabonaise, où la fraude électorale massive d'Ali Bongo Ondimba pour se maintenir au pouvoir a fini par l'affaiblir, et aussi par des inquiétudes globales sur le secteur pétrolier, après les cessions de plusieurs gisements décidées hier par Total au Gabon.

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