Martin Maurel et Rotschild : petite fusion entre amis

Martin Maurel et Rotschild : petite fusion entre amis

La Banque Martin Maurel, symbole de l'économie marseillaise, a décidé de se rapprocher de la banque Rothschild afin de créer un acteur français de référence dans la banque privée.

Publié le 07-06-2016 par Emilie Hubert

Fusion amicale

 

La banque familiale marseillaise Martin Maurel a annoncé hier soir son rapprochement avec la banque Rothschild. Le but des deux nouveaux partenaires est de créer un acteur majeur de la banque privée, pesant 17 milliards d'euros sous mandat.

La Banque Martin Maurel (BMM), créée en 1825, était une des dernières banques régionales familiales indépendantes, et gérant encore aujourd'hui 7 milliards d'euros. Un banquier historique, qui a accompagné le développement de l'économie marseillaise et provençale.

Désormais, les activités de banque privée et de gestion d'actifs et de patrimoine porteront le nom de Rothschild Martin Maurel. La famille Maurel détiendra 5% de Rothschild & Compagnie et siègera au conseil familial de Rothschild.

 

Deux familles très liées

 

La transaction est d'un montant très limité pour le poids que représente BMM, puisqu'elle se limite à 240 millions d'euros. Mais, dans cette fusion, il est plus question d'amitié et de projets que d'argent.

Pour Lucie Maurel-Aubert, la fille de Bernard, qui dirige la Banque Martin Maurel depuis le retrait de son père en 2012, il n'était pas question de se vendre, mais d'écrire la première page d'un nouveau chapitre de l'histoire de la banque familiale.

Rothschild faisait, il est vrai, déjà partie de l'histoire de Martin Maurel, puisque la célèbre banque privée était entrée, il y a 80 ans déjà, au capital de BMM. Réciproquement, Bernard Maurel avait su prêter main-forte à David de Rothschild pour relancer son activité après l'épisode de nationalisation. Les deux familles, et même les deux établissements, sont donc amis depuis longtemps.

 

Une banque bien proportionnée

 

Cette fusion s'avère aussi décisive pour Martin Maurel, en ce qu'elle lui permet d'échapper à un dilemme dû à sa taille : elle est trop grande pour se soustraire aux coûteux impératifs de conformité de Bâle 3, mais trop petite pour y satisfaire sans encombre.

Elle est aussi trop petite pour réaliser des marges importantes dans un environnement de taux bas, et pour procéder à des investissements majeurs en vue de sa transformation digitale. La fusion avec Rothschild s'avère donc être un choix idéal pour donner le jour à un acteur bancaire bien dimensionné.

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