Malgré la hausse des taux, les banques peuvent réaliser d'importants gains grâce à la BCE

Kazaks (bce) estime que d'autres hausses de taux importantes pourraient etre necessaires

ANALYSE. Les taux négatifs auxquels la banque centrale a accordé certains prêts jusqu'en juin 2022 constituent une forme de subventions aux banques pour qu'elles empruntent auprès de l'Eurosystème. Par Eric Dor, IÉSEG School of Management

Publié le 11-08-2022 par Eric Dor

De septembre 2019 à décembre 2021, la Banque centrale européenne (BCE), par le biais des banques centrales nationales, a octroyé aux banques 10 séries de prêts dits TLTRO 3 (Targeted Longer-Term Refinancing Operations, ou opérations ciblées de refinancement de long terme) pour un montant total de 2339 milliards d'euros.

Ce sont des séries de prêts à 3 ans dont la maturité s'échelonne de septembre 2022 à décembre 2024. Si elles le souhaitent, les banques ont la possibilité, tous les 3 mois, de procéder à des remboursements précoces, mais elles ont très peu utilisé cette possibilité jusqu'à présent. L'encours total est encore de 2263 milliards d'euros.

Taux négatifs

Le taux à payer par les banques sur ces emprunts à l'Eurosystème, qui regroupe la BCE et les banques centrales nationales des États membres de la zone euro, est fonction de la quantité de prêts éligibles qu'elles octroient au secteur privé. Jusqu'au 23 juin 2022, le meilleur taux possible sur les TLTRO 3, pour les banques qui maintiennent leur quantité de prêts au-dessus d'une certaine limite, a été de -1 %.

Ce meilleur taux négatif possible représentait ainsi une énorme subvention aux banques, payées pour emprunter à l'Eurosystème. Tout récemment, il impliquait une recette maximum mensuelle de 1832 millions d'euros pour les banques de la zone euro, sous l'hypothèse que toutes peuvent bénéficier du meilleur taux. Cette recette excédait le coût mensuel estimé à 1499 millions d'euros, pour les banques de la zone euro,

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