Malaise chez McDonald's à Marseille

Malaise chez McDonald's à Marseille

Les 77 employés d'un restaurant McDonald's des quartiers nord de Marseille s'opposent à la cession de leur société et veulent rencontrer le président de McDonald's France.

Publié le 16-08-2018 par Aglaë Derouen

Mobilisés pour leur emploi

 

Les 77 collaborateurs d'un restaurant franchisé McDonald's des quartiers nord de Marseille sont mobilisés depuis plusieurs semaines contre la cession de leur restaurant à la société Hali Food, qui souhaite le transformer en restaurant asiatique halal. Cette mobilisation, qui a déjà reçu le soutien de deux élus du secteur, Samia Gahli (Parti socialiste) et Jean-Luc Mélenchon (France insoumise), a atteint son paroxysme la semaine dernière, lorsque Kamel Guemari, le directeur du restaurant, a menacé de s'immoler par le feu dans le McDo.

Désormais, le collectif des 77 employés mobilisés souhaite rencontrer le président de McDonald's France, afin que ce dernier trouve une solution pour préserver leurs emplois, ce qui n'a rien d'évident, car le restaurant en question est, comme la majeure partie des établissements de l'enseigne en France, un restaurant franchisé, et non pas un restaurant détenu en propre par McDonald's France.

Les 77 collaborateurs ont ainsi rédigé une lettre ouverte intitulée « Le silence de McDo », dans laquelle ils exigent « la sauvegarde intégrale des 77 emplois et le maintien de l'activité sur le site de Saint-Barthélemy ».

 

Plainte contre X

 

Pour Jean-Pierre Brochiero, propriétaire et exploitant de plusieurs restaurants McDonald's dans la région, notamment à travers ses sociétés Sodeba et Sodevic, le restaurant de Saint-Barthélemy était impossible à sauver. Il a la particularité d'employer 50 collaborateurs en CDI et à temps plein, ce qui est rare chez McDonald's où l'on a plutôt recours massivement à des contrats étudiants à temps partiel. Déficitaire de façon chronique, le restaurant a accumulé 3,3 millions de pertes sur ces neufs dernières années. La cession à Hali Food lui semble donc la seule solution possible.

Mais les salariés ne l'entendent pas de la même oreille. Durant ces dernières semaines, les salariés ont expérimenté d'autres recours juridiques, auprès de différents tribunaux. Trois au total. La première vise à annuler tout simplement la totalité du projet de cession des McDonald's porté par Jean-Pierre Brochiero.

La seconde a été déposée devant le conseil de prud'hommes pour annuler le transfert à un nouveau propriétaire. Enfin, la troisième est une procédure pénale. L'avocat des 77 salariés a ainsi déposé une plainte contre X pour « tentative d'escroquerie et association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie ».

Or, sur cette dernière plainte, le juge des référés a, grâce à de nouveaux éléments fournis, décidé de suspendre le plan de reprise jusqu'à ce que l'audience ait lieu, à savoir le 20 août 2018. 

À n'en pas douter, l'agitation médiatique, le buzz politique, et l'activisme juridique devraient contraindre la filiale française du géant de la restauration rapide à réagir.

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