Luc Rémont, l'homme de l'Elysée qui doit sauver EDF et le nucléaire français

Luc Rémont

A L'AFFICHE- Emmanuel Macron a choisi Luc Rémont, actuel dirigeant de Schneider Electric, pour remplacer Jean-Bernard Lévy à la tête d'EDF, le géant électrique en cours de nationalisation, a annoncé l'Elysée. Ce polytechnicien est fin connaisseur du monde industriel, rompu aux questions financières et coutumier des rouages de la sphère étatique. Malgré ce parcours qui coche toutes les cases, l'exercice qui l'attend reste à la fois colossal et délicat. Il devra mobiliser les troupes pour mettre en oeuvre un chantier titanesque : celui de faire construire au moins six nouveaux EPR, voir 14. Mais aussi remettre sur pied un parc nucléaire ébranlé, assurer le lancement de l'EPR de Flamanville et gérer l'épineuse question de l'entreposage des combustibles usés, sans oublier d'accélérer sur le front des renouvelables. Le tout, en composant avec la pression de l'exécutif et les puissants syndicats du groupe. Un vrai numéro d'équilibriste.

Publié le 30-09-2022 par Juliette Raynal

C'est une aventure palpitante mais aussi particulièrement difficile qui attend Luc Rémont, fraîchement nommé président directeur général d'EDF. Après de longues semaines de rumeurs, Bercy a enfin levé le voile sur la nouvelle gouvernance de l'électricien national. L'actuel numéro 2 de Schneider Electric, à la tête des opérations internationales du géant des équipements électriques et des automatismes industriels, va prendre le poste de PDG d'Electricité de France.

Ce polytechnicien, passé par les cabinets de Francis Mer, Nicolas Sarkozy, et Thierry Breton à Bercy de 2002 à 2007, puis par la banque d'investissements américaine Merrill Lynch, aura pour mission de remettre sur les rails un groupe éminemment stratégique dont l'Etat, déjà actionnaire à près de 84%, va bientôt reprendre le contrôle total. Objectif de l'opération : avoir les coudés franches pour mettre en musique la politique énergétique de la France, à l'heure où la guerre en Ukraine exacerbe la crise énergétique et souligne l'importance des enjeux de souveraineté dans ce domaine.

Mais le plus dur reste à venir car cette renationalisation n'est que la première étape d'une indispensable réforme en profondeur d'EDF. L'entreprise traverse une année noire et fait face à un mur d'investissements, alors même qu'elle est grevée par une dette monstre de plus de 40 milliards d'euros.

Mener à bien un projet industriel pharaonique

Fin connaisseur du monde industriel, rompu aux questions financières et coutumier des rouages de

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