Les syndicats d'Areva acceptent le plan de la direction

Les syndicats d'Areva acceptent le plan de la direction

A l'exception de la CGT, minoritaire dans l'entreprise, toutes les organisations syndicales représentant les salariés d'Areva ont signé l'accord qui prévoit entre 3000 et 4000 suppressions d'emplois.

Publié le 20-10-2015 par Guilhem Baier

Accord signé

 

Le 7 mai dernier, la direction d'Areva avait annoncé qu'elle allait devoir préparer un plan de 3000 à 4000 suppressions d'emplois. Ce plan a été exposé aux syndicats durant ces derniers jours, et signé hier soir par quatre organisations syndicales, représentant à elles seules les trois quarts des salariés du groupe : la CFDT, la CFE-CGC, Force Ouvrière, et l'UNSA-SPAEN. Seule la CGT a refusé de « cautionner la suppression » de ces postes. Le plan prévoit également 2000 suppressions d'emplois supplémentaires à l'étranger.

Si les syndicats ont accepté de signer cet accord, c'est avant tout parce que Philippe Varin et Philippe Knoche ont réussi à tenir leurs engagements. Ils avaient en effet promis que ce vaste plan de restructuration se ferait sans aucun licenciement ni départ contraint, et ils y sont parvenus. Ainsi, pour la CFDT, cet accord « permet une meilleure protection des salariés dans le cadre de départs volontaires en retraite ou pour reclassement externe », tandis que pour FO, il constitue un « socle minimum ».

 

 

Une solution au problème des transferts de compétence

 

La signature de l'accord va donc permettre d'engager la première phase opérationnelle du plan, celle de la procédure d'information et de consultation des employés au sein de chacune des divisions du géant français du nucléaire. Toutes les activités sont en effet touchées : la fabrication de réacteurs, avec Areva NP dont EDF prendra l'an prochain le contrôle, l'extraction de l'uranium (Areva Mines), l'enrichissement de ce minerai chez Eurodif, et le stockage et le retraitement du combustible en fin de cycle.

Supprimer autant d'emplois par des dispositifs de départs volontaires posait néanmoins un problème de taille à Areva, qui est aussi le principal problème de la filière nucléaire en général, celui de la perte des compétences. Les salariés qui quittent le groupe sont en effet les plus expérimentés, et disposent d'un savoir-faire sur lequel repose en fait la crédibilité du groupe et sa capacité à remplir ses missions, notamment en matière de production, de radioprotection et de sûreté des installations. Cette question était d'ailleurs le point sensible majeur dans les négociations, aussi bien pour les représentants des salariés que pour la direction du groupe. Par ailleurs, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) s'était aussi montrée particulièrement préoccupée par ce sujet crucial. Selon le communiqué d'Areva, dans cet accord, « la priorité a été donnée à la production et à la sûreté », et cet accord garantit « la protection et le transfert des compétences-clés du groupe ».

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