56 emplois en jeu

Alors que les salariés du Parisien ont organisé un mouvement social de 24 heures en début de semaine, c'est à présent la rédaction d'un autre groupe média qui est aujourd'hui sur le devant de la scène : Sipa Ouest-France, qui compte plus de 5 500 collaborateurs au total et qui édite des titres comme Le Maine libre, Presse-Océan ou encore La Presse de la Manche, en plus du quotidien Ouest-France. Hier, pas moins de 270 journalistes du groupe français spécialisé dans la presse écrite mais aussi actif sur le marché de la publicité et de la radio se sont rassemblés à Rennes, où se situe le siège de Sipa Ouest-France, et à Angers pour protester une nouvelle fois contre le projet de réorganisation des rédactions du groupe.

Ce dernier, annoncé au cours du mois de septembre, se traduirait par la suppression de 56 emplois, en misant sur le développement du numérique et de l'international tout en mutualisant les rédactions locales. La grogne des salariés avait commencé dès le moment de l'annonce. Elle se poursuit donc aujourd'hui.

La direction ouverte à la discussion

Les salariés du groupe constitué autour du quotidien régional Ouest-France, le premier quotidien de France en nombre d'exemplaires diffusés, ont une nouvelle fois, hier, déploré le fait que la direction est actuellement « en pleine confusion » et incapable de « tenir un langage clair », selon eux.

Alors qu'une réunion de négociations doit être organisée entre la direction et l'intersyndicale le 23 octobre prochain, les salariés mécontents du groupe actuellement dirigé par Matthieu Fuchs ont fait savoir qu'ils déconseillent à leurs collègues de participer d'ici là à tout atelier participatif organisé par la direction. Autant dire qu'il règne un fort climat de méfiance et de défiance au sein du groupe actuellement. De son côté, la direction de Sipa Ouest-France a déclaré à l'AFP que le projet de réorganisation présenté en septembre ne sera pas appliqué tel quel. Elle entend se lancer dans une « large phase de concertation », qui devrait durer plusieurs mois.