Les ouvriers éthiopiens qui fabriquent les vêtements H&M et Guess sont les moins payés au monde

Les ouvriers éthiopiens qui fabriquent les vêtements H&M et Guess sont les moins payés au monde

C'est un nouveau scandale qui éclabousse le monde de la mode. Selon un rapport rendu public mardi, le salaire mensuel des ouvriers des ateliers de confection en Ethiopie ne dépasse pas 23 euros. Guess, H&M et Calvin Klein sont concernés.

Publié le 14-05-2019 par Esther Buitekant

L'Ethiopie, pire que le Bangladesh


Le 24 avril 2013, le bâtiment du Rana Plaza s'effondrait à Dacca, capitale du Bangladesh, causant la mort de plus de 1100 ouvriers de l'industrie textile. Ces hommes, femmes et enfants travaillaient en effet dans des conditions déplorables pour de grandes marques de vêtements, notamment Primark et Mango. Si cet événement dramatique a provoqué une véritable prise de conscience chez beaucoup d'enseignes et de consommateurs, les efforts consentis restent insuffisants. Selon un rapport du Centre Stern pour les affaires et les droits de l'homme de l'université de New York, l'Ethiopie est parvenue à séduire les investissements en proposant une main d'oeuvre qui accepte de travailler pour un salaire moitié moins élevé que les ouvriers du Bangladesh. Selon l'étude, ils sont désormais les moins payés au monde, avec un salaire mensuel de 26 dollars, contre 207 pour les ouvriers kenyans et 236 pour les ouvriers chinois.


Un scandale qui éclabousse de grandes marques


Paul Barrett, le directeur adjoint du centre Stern, a fait un constat amère : 'Dans leur empressement à créer une marque "Made in Ethiopia", le gouvernement, les marques mondiales et les fabricants étrangers n'ont pas prévu que le salaire de base était tout simplement trop faible pour que les travailleurs puissent en vivre.' Parmi les grandes marques concernées : Calvin Klein, Guess mais aussi la chaîne suédoise de prêt-à-porter H&M. De son côté, le gouvernement éthiopien espère continuer à accroître les revenus générés par ce marché très lucratif. Le centre Stern l'enjoint toutefois à instaurer rapidement un salaire minimum et un véritable plan économique pour renforcer l'industrie textile.

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