Les freins à la reprise de l'entreprise familiale par les filles

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Les femmes repreneuses des entreprises familiales représentent toujours une minorité, les fils étant généralement préférés aux filles en termes de succession. Par Audrey Missonier, Montpellier Business School - UGEI et Annabelle Jaouen, Montpellier Business School - UGEI

Publié le 04-02-2018 par Audrey Missonier et Annabelle Jaouen

Les entreprises familiales françaises se transmettent mal aux héritiers : la France occupe l'avant-dernière place en Europe avec seulement 12 % d'entreprises transmises à la famille, contre 65 % en Allemagne et 76 % en Italie. Dans ce contexte déjà peu propice, la place des filles est moins enviable que celles des fils, généralement préférés pour gérer l'entreprise familiale. Pourquoi est-il si difficile pour les filles de se positionner en tant que futures repreneuses ?

Manque de socialisation et invisibilité des filles

Transports Blanchets (Emmanuelle Blanchet), Cuisine Schmidt (Anne Leitzgen), Galeries Lafayette (Ginette Moulin), Soieries Jean Roze (Antoinette Roze)... Plusieurs entreprises emblématiques ont été reprises par des femmes ces dernières années. Néanmoins, ces quelques exemples ne doivent pas faire oublier la réalité : les femmes repreneuses sont encore très minoritaires.

Une des explications pourrait être leur faible socialisation au sein de l'entreprise familiale. Souvent, les filles sont moins impliquées que les fils, car elles ne sont considérées comme des repreneuses possibles qu'après une crise (problèmes de santé du père, refus du frère de reprendre la société, etc.). Or cette socialisation génère un sentiment d'engagement de l'enfant envers sa famille et par voie de conséquence, envers l'entreprise. Certaines filles ne se considérant pas elles-mêmes comme des successeurs naturels, elles sont plus difficilement acceptées par les membres de l'entreprise.

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