Les fabricants de compotes dans le viseur de l'Autorité de la concurrence

Les fabricants de compotes dans le viseur de l'Autorité de la concurrence

Les acteurs du marché de la compote ont été convoqués le 10 juillet par l'Autorité de la concurrence. Ils sont soupçonnés de s'être entendus sur leurs prix lors d'une période de hausse du coût des matières premières.

Publié le 11-07-2019 par Esther Buitekant

Une enquête ouverte dès 2015


Entre 2010 et 2013, les plus grands fabricants de compotes se seraient réunis afin de s'entendre sur leurs prix et avoir ainsi plus de poids dans le secteur de la grande distribution. Dès 2015, l'Autorité de la concurrence avait ouvert une enquête pour 'soupçon de cartel' et déclarait à l'époque dans un communiqué avoir mené 'des opérations de visite et saisies inopinées auprès d'entreprises suspectées d'avoir mis en oeuvre des pratiques anticoncurrentielles.' Si les entreprises incriminées n'avaient alors pas été nommées, le journal Le Monde a révélé qu'il s'agissait d'Andros et Materne, Charles & Alice, Conserves France (St Mamet), Valade et Delis (groupe Lactalis) mais aussi du groupe néerlandais Coroos. C'est justement ce dernier qui aurait dénoncé ces pratiques, afin de bénéficier de la clémence de l'Autorité de la concurrence. 


Une proposition de transaction rejetée


Courant 2018, le gendarme de la concurrence avait proposé une transaction à l'ensemble des industriels : une amende allégée avec une décote de 10 à 20%. Pour être validé, cet accord nécessitait la signature de deux tiers des entreprises concernées mais certaines s'y étant opposé, la procédure a suivi son cours. L'Autorité de la concurrence devra désormais déterminer si la tenue de ces réunions a abouti à une hausse concertée des tarifs et si cette concertation a dépassé le simple cadre de la grande distribution. Si ces soupçons étaient avérés, les fabricants pourraient écoper de plusieurs millions d'euros d'amende.

 

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