Les éleveurs bovins s'en prennent à Carrefour

Les éleveurs bovins s'en prennent à Carrefour

Ce mercredi, les éleveurs de viande bovine et la Fédération nationale bovine (FNB) mènent dans plusieurs villes de France des actions dénonçant la politique d'achats du groupe Carrefour.

Publié le 07-09-2016 par Aglaë Derouen

Les agriculteurs mobilisés

 

Après le combat des éleveurs de porcs et celui des producteurs de lait, c'est au tour des éleveurs bovins de manifester le désespoir qui s'empare globalement d'un monde paysan qui n'est plus en mesure de dégager des revenus suffisants pour vivre, ni même survivre. Étranglés par une politique de prix bas menée aussi bien par les industriels de la transformation que par la grande distribution, les éleveurs sont de plus en plus souvent contraints de vendre à perte.

A l'appel de la Fédération nationale bovine (FNB), les producteurs ont donc décidé d'une action dans plusieurs villes de France, et la cible de ces actions est le groupe Carrefour. Dès le 1er septembre, la FNB avait en effet averti que le numéro 2 mondial de la grande distribution était dans le collimateur des éleveurs.

À Mondeville, dans le Calvados, mais aussi à Bordeaux, à Clermont-Ferrand ou à Dijon, les éleveurs ont donc aujourd'hui mené des actions contre les magasins Carrefour.

 

Carrefour refuse un politique de prix décents

 

Que reprochent donc les éleveurs à ce groupe qui, depuis des années, se vante d'avoir su mettre en place une filière qualité et de travailler en direct avec les producteurs de viande bovine ? Le grief est simple : Carrefour a refusé de soutenir la nouvelle initiative de la FNB, la démarche « Coeur de gamme », destinée à revaloriser la filière bovine et ses productions.

Coeur de gamme a vocation à être un label qui propose aux acteurs de la grande distribution de voir leur engagement reconnu en faveur d'un juste prix de la viande bovine, qui prendrait en compte les coûts de production et assurerait aux éleveurs un revenu décent. Système U a été le premier à accueillir favorablement cette initiative, mais Carrefour l'a immédiatement rejetée. C'est pour cette raison que les éleveurs s'en prennent aujourd'hui à la première enseigne française de distribution.

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