Les éditions Jean-Claude Lattès en deuil de leur fondateur

Les éditions Jean-Claude Lattès en deuil de leur fondateur

Jean-Claude Lattès, fondateur des éditions éponymes, est mort samedi 27 janvier, à l'âge de 76 ans.

Publié le 29-01-2018 par Emilie Huberth

Un homme de plumes

 

C'est son ami Bernard Pivot qui a annoncé ce week-end la triste nouvelle. Jean-Claude Lattès, l'éditeur réputé pour son flair et ses talents de découvreur d'auteurs de best-sellers, est décédé ce samedi 27 janvier à l'âge de 76 ans.

Ce Niçois, né en 1941, avait commencé son idylle avec la littérature et les livres à sa sortie de l'ESCP, lorsqu'il entra au journal Combat pour y devenir journaliste au service Culture. Dès cette époque, son goût pour les lettres s'est affirmé, de sorte qu'il tenait également les pages littéraires de plusieurs autres publications.

Son talent pour la critique fut alors repéré par les éditions Robert Laffont, qui lui confièrent en 1965 la direction de leurs activités de promotion des auteurs et des ouvrages qu'elles publiaient. Jean-Claude Lattès a, durant ces années, voué un culte à Robert Laffont, dont il se considérait comme le disciple, jusqu'à ce qu'une divergence les sépare. En effet, en 1968, face au refus de Robert Laffont de créer une collection dédiée aux essais et aux livres sur l'actualité, Jean-Claude Lattès part fonder avec Jacques Lanzmann Les Éditions spéciales. C'est là qu'il réalise son premier coup, en sortant un livre de Philippe Labro consacré aux événements de mai, livre qui va rencontrer un immense succès.


Un découvreur de talents

 

En 1971, Jean-Claude Lattès rebaptise de son propre nom cette maison d'édition, avec pour ambition de la développer considérablement. La réédition de tous les livres de l'écrivain Edgar Rice Burroughs, auteur de Tarzan, lui assurera les fonds pour tenter l'aventure. Son premier succès littéraire, Jean-Claude Lattès le doit à une de ses trouvailles, Un sac de billes, de Joseph Joffo, qu'il publie en 1973. À compter de cette date, les succès vont s'enchaîner, notamment grâce aux talents de découvreur de Jean-Claude Lattès, qui fait venir à lui des écrivains qui connaîtront le succès durant des années, comme Amin Maalouf, Irène Frain, Jean d'Ormesson, ou encore l'Égyptien Naguib Mahfouz, qui obtiendra en 1988 le prix Nobel de littérature.

En 1981, Jean-Luc Lagardère, qui vient de reprendre Hachette, lui propose de racheter sa maison d'éditions, les éditions JC Lattès, et de lui confier la direction de toute l'activité. Jean-Claude Lattès relève le défi, et transforme en quelques années le département en un acteur mondial, qui va désormais occuper le troisième rang dans le domaine de l'édition.

En 1991, Jean-Claude Lattès se retire, à seulement 50 ans, dans son Sud natal, pour y écrire. La maison qui porte son nom lui a survécu, et elle est même toujours le fer de lance de l'édition au sein de Lagardère Publishing, avec en contrat des auteurs de renommée mondiale comme Dan Brown (Da Vinci Code), E.L. James (Cinquante nuances de Grey), ou des auteurs français à succès comme Delphine de Vigan (Rien ne s'oppose à la nuit).

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