Air France reprend vigueur

Avec la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le secteur aérien a traversé la pire crise de son histoire. Milliers d'avions immobilisés, compagnies au bord de la faillite, aéroports fermés, les quinze mois écoulés ont été un cauchemar pour tous les acteurs du secteur. Mais le bout du tunnel semble enfin se profiler, avec un bel enthousiasme des passagers. Réunis pour débattre au Paris Air Forum organisé par La Tribune et Aéroports de Paris (ADP), les patrons d'Air France-KLM, Corsair, Lufthansa, Qatar Airways et Wizz Air ont tous fait état de réservations en nette hausse pour la saison estivale. 'Nous enregistrons un très fort niveau de réservations sur les départements d'outre-mer, l'Europe, sur vols de Transavia, ainsi qu'au départ des Etats-Unis', a notamment détaillé Benjamin Smith, PDG d'Air France-KLM.  Ce dernier, qui a toutefois noté une reprise plus difficile en Asie et dans une partie de l'Afrique, estime que le 65 % du niveau de 2019 pourrait être atteint cet été.

Des inquiétudes pour les mois à venir

Cette reprise ne cache pas les inquiétudes des  grandes compagnies qui, si elles se félicitent de voir l'appétit des voyageurs, peinent à imaginer l'avenir. Selon les professionnels, les touristes ont pris l'habitude de réserver au dernier moment. Difficile alors pour les compagnies et les hôteliers de se projeter. Pour s'adapter, Lufthansa a par exemple décidé de repenser chaque semaine le programme des vols. 'Quand l'Europe a rouvert ses frontières aux Américains, les réservations ont triplé dans la nuit', a expliqué le patron de la compagnie allemande Carsten Spohr. Pour les compagnies low-cost, l'avenir s'annonce en revanche radieux. 'Nous sortirons de cette crise encore plus forts', assure le PDG de Wizz Air,  pour qui un retour à la normale est possible 'dès cette année'. Air France sait qu'elle devra s'adapter. 'Il nous faut donc transformer notre produit domestique en modèle low cost, en y ajoutant des avions plus performants. Cette crise est l'occasion d'accélérer cette transformation, vers un modèle plus durable financièrement et écologiquement.', explique Benjamin Smith.