Le Printemps et les Galeries Lafayette pourraient ne pas ouvrir le dimanche

Le Printemps et les Galeries Lafayette pourraient ne pas ouvrir le dimanche

Malgré l'autorisation qui leur est donnée par la loi Macron, les grands magasins du Boulevard Haussmann ne mettront peut-être pas en place le travail dominical.

Publié le 08-09-2015 par Aglaë Derouen

Les conséquences de la Loi Macron

 

Les grands bénéficiaires de la Loi Macron semblaient de prime abord être les grands magasins parisiens. Situés dans les zones touristiques internationales autorisant l'ouverture tous les dimanches de l'année, ils auraient dû draîner vers eux des flots de touristes en mal de shopping et de parisiens mettant à profit leur jour de repos dominical pour faire quelques emplettes.

A vrai dire, l'argument touristique fut si souvent utilisé dans le débat sur la Loi Macron que l'on pouvait légitimement se dire que cette loi avait avant tout été créée pour que les touristes chinois restent le week-end à Paris et arpentent le Boulevard Haussmann pour dévaliser le Printemps et les Galeries Lafayette. Mais cette idylle entre shopping et tourisme n'aura peut-être jamais lieu.

 

 

 

Une ouverture qui coûte cher

 

Car pour pouvoir ouvrir le dimanche, le Printemps et les Galeries Lafayette doivent obtenir l'accord des représentants du personnel, et le nombre d'ouvertures sera donc impérativement négocié avec eux. C'est là que se situe l'écueil. Tout d'abord, les syndicats dans leur ensemble sont hostiles à l'ouverture le dimanche. Même la très réformiste CFTC est vent debout contre le travail dominical, car les origines chrétiennes du syndicat font qu'il voit d'un très mauvais oeil le fait de travailler le Jour du Seigneur.

Mais indépendamment des positions initiales de chacun, toute négociation suppose des contreparties. Pour ouvrir le dimanche, la direction du Printemps comme celle des Galeries Lafayette va se heurter à une surenchère syndicale, qui pourrait aller jusqu'au doublement du salaire des volontaires travaillant le dimanche. Quant aux nouveaux embauchés, il faudra sans doute aussi, au minimum, leur promettre un salaire très alléchant, ainsi que des avantages en nature, comme la mise en place et la prise en charge de solutions de garde d'enfants. Dans de telles conditions, il n'est pas certain que le surcoût occasionné par l'ouverture dominicale soit compensé par les bénéfices que le Printemps ou les Galeries Lafayette pourraient en retirer.

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