Le président de BPCE en correctionnelle

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Le Parquet National Financier a requis le renvoi en correctionnelle de François Pérol pour prise illégale dintérêts. Le Président du groupe BPCE ne peut plus éviter un procès.

Publié le 10-11-2014 par Emilie Huberth

Réquisitoire du Parquet National Financier

 

Déjà controversée il y a cinq ans, la nomination de François Pérol à la tête du groupe BPCE connaît de nouveaux rebondissements. En effet, le Parquet National Financier vient de rendre son réquisitoire sur la base de l'enquête menée par le juge Roger Le Loire. Si ce dernier, à la fin du délai d'un mois qui permet aux parties d'énoncer leurs observations sur le réquisitoire, choisit de suivre l'avis du parquet, François Pérol sera renvoyé devant le tribunal correctionnel pour y répondre de l'accusation de prise illégale d'intérêts.

 

 

Juge et partie ?

 

Il y a cinq ans en effet, François Pérol est nommé à la tête du groupe BPCE, fusion des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Haut fonctionnaire issu de l'ENA, François Pérol est passé par l'Inspection des Finances puis par les cabinets de plusieurs ministres de l'économie, notamment Francis Mer et Nicolas Sarkozy. Ce dernier devenu président de la République, François Pérol rejoint l'Elysée en tant que Secrétaire Général Adjoint, où il sera le grand timonier du programme économique de Nicolas Sarkozy. Dans le cadre de ses fonctions, il va piloter le rapprochement entre les Banques Populaires et les Caisses d'Epargne et leur fusion dans BPCE, dont il deviendra le premier patron.

 

 

Prise illégale d'intérêts

 

Or, la loi française interdit à un fonctionnaire d'aller travailler dans une entreprise privée dont il a géré le dossier alors qu'il était fonctionnaire. C'est sur ce point que porte le litige. Dès 2009, l'association de lutte contre la corruption Anticor, Contribuables Associés et les syndicats Sud et CGT des Caisses d'Epargne avaient déposé une plainte pour prise illégale d'intérêts. Après de nombreuses tergiversations, la justice a fini par diligenter en 2014 une véritable enquête, qui révèle de nombreux manquements à la procédure autant qu'à la déontologie.

François Pérol risque donc d'être renvoyé devant la justice correctionnelle, où il encourrait deux ans de prison et 30000 euros d'amende pour prise illégale d'intérêts.

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